Elle aura été longue. Mais, la moisson très faible. Au finish, à l’issue de ce rencontre tripartite ‘’Katumbi – Bemba-Tshisekedi’’, les violons ne seraient pas accordés, le mercredi 13 janvier jusqu’aux petites heures du matin. Et, selon des sources mieux éclairées, ni le Mouvement de Libération du Congo, ni Ensemble pour la République ne sauraient embarquer dans le navire du gouvernement de l’Union sacrée de la Nation. Bien plus, les deux ténors de ces deux partis politiques, craignant pour eux-mêmes et pour leur avenir politique, refusent de se mouiller les vestes dans cette barque donnant l’impression de prendre de l’eau dans ses ailes avant même que le go n’ait été donné. Aux dernières nouvelles, même si ceci n’est pas encore confirmé de source officielle, ce sont les pro-FCC, venus massivement à l’Union sacrée, qui pourront, une fois de plus, prendre le perchoir de l’Assemblée nationale. L’on annonce, par ailleurs, que Modeste Bahati, revêtu de sa casquette d’Informateur, pourrait, si tout va bien, s’expliquer aujourd’hui sur ses axiomes méthodologiques devant lui permettre d’identifier la nouvelle majorité parlementaire.

Du coup, dans les parvis du Mlc et d’Ensemble pour la République, il serait question aujourd’hui de se prononcer clairement et, surtout, de fixer l’opinion sur ce qu’aura été leur position dans cette affaire de partage des postes des responsabilités ayant pris, vraisemblablement, les allures d’un nouveau dépeçage de la République ou, à tout le moins, d’un nouveau saucissonnage du pays.

Donc, comme il fallait s’y attendre, la question du partage du gâteau après la rupture, si brutale soit-elle, de la coalition FCC-CACH, revient avec acuité dans le microcosme politique congolais.

Tout comme celui de la structuration de l’Union sacrée, en tant que nouveau substitut à la coalition, repose, à la fois, la réflexion et la responsabilité dans la suite des événements à travers le pays.

Et, pourtant, dans sa communication du 23 octobre 2020 et dans ses deux discours du 6 et 14 décembre 2020, le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, n’y voyait guère l’ombre d’une superstructure politique dotée des statuts, ni des règlements, ni encore moins d’une quelconque personnalité juridique.

A haute et intelligible voix, il parlait bien d’une vision des choses, d’une nouvelle gouvernance déconnectée des vielles méthodes de prédation pour lesquelles les nostalgiques, ceux-là qui, dix-huit ans durant, auraient écumé les caisses de l’Etat jusqu’au point de les laisser vides, avec des structures étatiques fauchées comme des rats des bibliothèques. Ces caisses-là, après toutes ces affaires des ‘’vrais-faux’’ procès de 100 jours, sont creuses aujourd’hui.

Dans sa conception, ainsi qu’il l’a répété plusieurs fois, l’actuel Président de la République voulait introduire l’idée immaculée d’une rupture sans concession, ni compromis d’avec un passé immonde où le train de vie des animateurs des institutions ainsi que toutes les dépenses subséquentes prenaient bien le dessus sur la recherche de la satisfaction des intérêts vitaux des populations congolaises.

Ceci traduisait ainsi la détermination dont il aura fait montre dans sa décision de briser les liens, pourtant, scellés par un double accord, celui négocié avec Kabila et, puis, celui du 29 juillet 2020 officialité à Kempinski Fleuve Congo sous la barbe de la plupart des sociétaires qui traversent de l’autre côté, tout en cherchant à jeter de l’anathème sur cette œuvre devenue, pour eux, encombrante et classée, au propre gré de l’actuel Président, aux premières loges des réalités politiques congolaises.

Comment déshabiller Saint Pierre aujourd’hui et habiller Saint Paul demain ?

Telle est la question lancinante qui revient sur toutes les lèvres, au regard de cette colère sainte qu’aurait, certainement, piquée Katumbi et Bemba, après des âpres discussions avec Félix Tshisekedi.

Faut-il imaginer que même lorsqu’il sera question de la morphologie de ce nouveau gouvernement de l’Union sacrée, de la gestion des ambitions, des équilibres du genre, des équilibres géopolitiques en vue d’une représentation nationale ainsi que de la clé de répartition, que le diable qui, généralement, se cache dans les détails, puisse provoquer une autre vague de mécontentements ? Tout est possible. Mais, ce qui est important, c’est la parcimonie à imprimer à la gestion de ces adhésions massives et fracassantes à l’Union sacrée.

Félix Tshisekedi, devenu ainsi le nouveau Deus ex machina de l’Union sacrée, le nouveau fabricant des seigneurs, est placé devant ses responsabilités.

L’avenir du pays dépend étroitement des orientations et des options qu’il aura, enfin, levées, pour sauvegarder la paix et la stabilité institutionnelle jusqu’aux horizons 2023.

La Prospérité

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