Outre la clef de répartition des ministères de souveraineté, le camp FATSHI accuse les négociateurs du bloc kabiliste d’être eux-mêmes candidats!
C’est encore le statu quo dans les négociations sur la formation du nouveau gouvernement en RD Congo.D’ores et déjà, les négociateurs des deux camps se jettent la responsabilité du blocage. Cependant, des sources contactées tard dans la nuit d’hier lundi 8 juillet 2019, renseignent que la clef de répartition des ministères de souveraineté serait la principale cause du blocage des négociations entre le FCC et son partenaire CACH.

A en croire les mêmes sources, deux formules seraient sur la table des négociateurs. Le premier plan prévoit que le FCC prenne le ministère de l’Intérieur et sécurité. Ainsi, les trois autres ministères, à savoir : les Affaires étrangères, la Justice et la Défense seraient animés par des délégués CACH. Même alors, on apprend qu’on ne serait pas toujours très avancé. Car, affirme-t-on, le Chef de l’Etat aurait voulu que ce soit lui qui désigne le candidat FCC, futur ministre de l’Intérieur. Mais la plateforme du Président honoraire Joseph Kabila ne l’entendrait pas de cette oreille. Pour le FCC, le président Félix Tshisekedi n’a pas vocation à choisir à sa place, d’autant plus que son rôle est de nommer la personne dument présentée.

Par ailleurs, le second tableau prévoit la formule deux sur deux. Selon ce schéma, le FCC et CACH se partageraient équitablement les quatre ministères tant querellés. Même pour ce deuxième cas de figure, des sources très proches du dossier, affirment que le Président Félix Tshisekedi n’abdique pas. Bien au contraire. Il tiendrait à ce que ce soit lui qui choisisse les candidats FCC à nommer. C’est donc sur ces points qu’achoppent les négociations entre les deux plateformes coalisées. Pas seulement.

Toujours selon des infos qu’il a glanées hier, Forum des As a appris que sur le projet de mouture de soixante-cinq membres devant composer le nouveau Gouvernement, le FCC aurait exigé 42 postes, contre 23 ministères pour son partenaire CACH. Au cas où cette information serait bonne, la question qui se poserait serait celle de savoir si ce partage serait de nature à faire évoluer la situation actuelle.

DU NEUF AVEC DU VIEUX? NON, VU DE FATSHI

Dans l’une de ses précédentes prestations, le Président Félix Tshisekedi avait déclaré ne pas être disposé à faire du neuf avec du vieux. Autrement dit, il n’entendait pas voir au sein du nouvel Exécutif en gestation, des acteurs politiques de premier plan ayant déjà travaillé sous Joseph Kabila. Et donc, pour Félix Tshiskedi, sa doctrine est celle de la rénovation. Depuis, il s’y arc-boute ! Ainsi, outre les divergences sur la clef de répartition des ministères dits de souveraineté, la candidature de certains anciens dirigeants du pays n’est pas du tout du goût de l’actuel Chef de l’Etat. Car, il s’oppose farouchement au fait que La plupart des négociateurs FCC soient eux-mêmes candidats ministres. D’où, une autre cause du blocage.
Face à cette situation, des langues se délient. Plus d’un analyste invite le FCC et CACH à s’en tenir formellement à la configuration politique actuelle. Dès lors que les deux ont opté pour la coalition et non la cohabitation, les règles du jeu admettent un certain assouplissement dans l’arbitrage. Evidemment, les choses seraient passées autrement -peut-être plus aisément -sil’on s’était formellement conformé à la logique des textes. Celle qui veut que celui qui a la majorité des sièges à l’Assemblée nationale, forme le Gouvernement.

Cinq mois sans Gouvernement. Cinq mois d’attentes généralisées. Cinq mois d’interrogations des Congolais sans réponse ! C’en est peut-être trop. Côté CACH, on entend certains membres de la plateforme dire que le Président Félix Tshisekedi n’est pas du tout pressé. Les auteurs de cette thèse vont même jusqu’à comparer la situation actuelle de la RD Congo avec celle de certains pays d’Europe. En l’occurrence la Belgique qui a passé plusieurs mois sans un Gouvernement.

Comparaison n’est pas raison, les membres de CACH qui évoquent ce cas de figure, oublient manifestement que la RD Congo et la Belgique citée comme exemple, n’ont pas les mêmes problèmes. En tout cas, les préoccupations des Congolais, qui se déclinement en termes d’urgences, ne sont pas celles des Belges. A qui profiterait donc l’impasse actuelle et jusqu’où irait-elle ? La question taraude l’esprit de plus d’un Congolais. Toujours est-il que quiconque tire profit d’une situation, voudrait bien que celle-ci dure le plus longtemps possible.

LA MEDIATION FAURE GNASSINGBE

Rappelons que la formation du nouveau Gouvernement en RD Congo a été l’un des points abordés au cours des entretiens, début juillet à Kinshasa, entre le président togolais Faure Gnassingbé et son homologue Félix Tshisekedi, comme le révèle Jeune Afrique de cette semaine. D’aucuns avaient pensé, non peut-être sans raison, que le Chef de l’Etat togolais, qui a effectué une visite de travail du 2 au 4 juillet à Kinshasa, allait finalement amener le FCC et CACH à aplanir leurs divergences. Hélas. La réalité est que les choses ne semblent pas toujours très avancées. Comme nous l’avons dit précédemment, les négociations achoppent sur le choix des titulaires des ministères de souveraineté. Quand bien même que Félix Tshisekedi aurait accepté de céder certains portefeuiles régaliens, il veut cependant, avoir le dernier mot. Pourvu que l’intérêt supérieur de la patrie soit préservé.

Grevisse Kabrel
Forum des As

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