Depuis l’interpellation du conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité François Beya par l’ANR, le samedi 5 février 2022, on assiste à une véritable effervescence au sein de la classe politique congolaise.

Avant même que des enquêtes actuellement en cours à différents niveaux, telles qu’annoncées par le porte-parole du Chef de l’Etat lors de son intervention au cours du Journal télévisé de 20 heures du mardi 8 février 2022 sur la Rtnc (Radio télévision nationale congolaise), livrent leur secret, une grande agitation aux allures de panique s’observe dans les états majors des organisations aussi bien politiques que celles de la société civile.

Les uns cherchent à sortir du pays ; tandis que les autres ne font que multiplier des déclarations politiques de soutien au Président de la République.

Pour les analystes, cette agitation cache bien des choses. C’est-à-dire, depuis que la présidence a fixé l’opinion le mardi soir sur ce qui était encore du domaine des rumeurs, des personnes qui ont appartenant des choses à se reprocher sont mal à l’aise. Par peur d’être interpellés dans le cadre des enquêtes que mène l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), conscients des conséquences qu’ils encourent en cas d’implication prouvée dans une affaire touchant à la sûreté de l’Etat, certains acteurs politiques cherchent à se mettre à l’abri. Ce qui explique des mouvements suspects enregistrés aux postes frontaliers de la RDC.

Après la ville de Goma il y a trois jours, on a appris qu’un membre de famille de l’ancien Président et acteur politique de son état s’est vu refuser de voyager à l’extérieur. Le passeport diplomatique qu’il détenait lui a été confisqué avant d’être conduit à l’ANR où il a été longuement entendu hier.

Comme il fallait s’y attendre, ces mouvements suspects poussent à s’interroger sur les raisons cachées d’un tel comportement. Plusieurs versions se croisent à ce sujet.

D’abord, autour de la personne de François Beya qui reste jusqu’à présent en garde à vue à l’ANR pour s’interroger sur son implication ou non dans ce qui lui est reproché.

Au regard de la nature de la personne et son parcours professionnel notamment sa participation efficie au régime passé, il est difficile à ce niveau d’affirmer ou d’infirmer si le conseiller spécial du Chef de l’Etat est impliqué dans la conspiration visant la déstabilisation du pays. Beaucoup de choses se racontent à propos.

Les uns parlent de la guerre des clans autour du Président de la République où chaque camp voudrait gagner au maximum la confiance du Chef. D’où tous les coups sont bons pour y parvenir. Ici, les relations parfois conflictuelles qu’entretenait le «spécial» de Félix Tshisekedi avec certains de ses collègues du Conseil national de sécurité (CNS) sont mises en exergue.

Les autres s’appuient sur le passé récent de François Beya, surtout les relations qu’il entretiendrait avec les dignitaires du régime dont certaines langues soutiennent qu’il n’aurait jamais rompu avec ses anciens maîtres et collaborateurs. Ce qui justifierait son implication supposée dans cette affaire de conspiration contre la sûreté de l’Etat.

Y a-t-il une main extérieure ?

Par ailleurs, au plan de la géostratégie mondiale, prenant en compte la lutte contre la corruption et toutes formes d’antivaleurs qui ont marqué l’ancien régime enclenchée par le Président Félix Tshisekedi, d’aucuns pensent que cela aurait nécessairement créé des mécontents aussi bien en RDC parmi ceux qui avaient presque pris le pays en otage, qu’à l’extérieur du pays où la politique du changement du nouveau Président Congolais n’arrangerait pas ceux qui tiraient dividende du désordre.

Face à la situation, François Beya aurait bénéficié de l’appui extérieur. Quelques voisins directs de la RDC, tout comme certains pays occidentaux auraient également collaboré. Le tout reste encore du domaine de l’énigme jusqu’à ce que les enquêtes apportent la lumière attendue.

Absence suspecte des opposants du pays!

Un autre fait curieux qui tique et attire la curiosité dans ce dossier d’interpellation de François Beya, est de constater que la plupart de ceux se réclament opposants du régime Tshisekedi se trouvent à l’extérieur. Dans le lot des membres de la diaspora du pays, il y a des acteurs politiques et des officiers supérieurs de l’armée parmi lesquels on compte des retraités, demeurés très actifs en politique.

Simple coïncidence ou des calculs stratégiques minutieusement montés ? Difficile de répondre à cette question en ce moment. On espère que les services de renseignement mettront de l’accélération dans leur démarche afin d’éclairer l’opinion sur cette affaire nébuleuse.

Le Phare

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