15 jours d’incertitude, 15 jours d’agitation, 15 jours de confusion. Le tweet historique de Jean-Marc Kabund fera date.
Le court message du maître nageur a ébranlé à la fois la classe politique congolaise, le système de gouvernance, le parti présidentiel et une bonne partie des institutions de la République. « En ce jour, je prends la décision de démissionner de mes fonctions de 1er VP de l’AN. Ainsi s’ouvre une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures… », fin de citation. Le tweet couperet du 14 janvier 2022 a agité le pays.
Puisqu’il avait parlé de la sueur du front, reconnaissons-le, toute la grande ossature de l’UDPS et même de l’Union sacrée a transpirée. Question de réfléchir à la fois autour du sérieux de la démarche et surtout de ce qu’en penserait l’autorité suprême du pays. Ici, même le président de l’Assemblée nationale avait fait fausse route en tentant d’aller négocier le renoncement à cette brute décision de Kabund. Vite recadré, Christophe Mboso qui croyait bien faire de rassembler la famille Union sacrée, avait illico fait marche arrière et ordonné la réouverture de ses bureaux pourtant sciemment fermés à tout courrier estampillé Kabund. Drôlement, la missive officielle n’est jamais tombée.
L’UDPS déstabilisée à une année des élections
L’acte de Kabund aura sérieusement affecté la stabilité du grand édifice UDPS. Avec ses nombreuses crises latentes à l’interne, il en fallait juste une goûte d’eau pour agiter la bouillabaisse. D’où, cette soudaine crise des nerfs entre leaders avant que les hautes instances du parti définissent une ligne de conduite au dénouement en douceur de la crise. Oui, Augustin Kabuya assume les charges transitoirement. Question de juger de l’opportunité ou non de designer un nouveau président du parti qui ne fera pas la même « bêtise » que Kabund en se croyant petit « créateur » de Fatshi. Il faudra un homme ou une femme de grande sagesse, l’on parle même d’un non kasaien capable de gérer la période électorale. Pendant ce temps, Paul Tshilumbu est en pleine campagne à travers les communes de la capitale pour tenter déjà de faire oublier Kabund.
Le bureau Mboso sur le départ…
Le faux pas du président de l’Assemblée nationale à travers les bons offices volontaristes auprès de Kabund sera sans doute le déclencheur du choix encore sur la table de renouvellement ou non du bureau de l’Assemblée nationale. Plusieurs pensent urgent de revigorer la famille Union sacrée en lui dotant d’un nouveau gouvetnail. D’aucuns estimant que le vieux « Biden » a accompli sa mission en tant que tombeur de l’équipe Mabunda. Avec tant de frustrations accumulées sur la gestion molle et fade du doyen speaker, de plus en plus des voix s’élèvent pour exiger qu’une énergie nouvelle y soit imprimée et prenne le pilotage de la Chambre basse du Parlement. Et l’option pourrait même concerner le Sénat, si les mêmes volontés de requalification du leadership d’Etat prenaient le dessus des discussions des coulisses.
Remaniement ou réaménagement du gouvernement ?
Pour stabiliser le régime autour du chef de l’État, une nouvelle équipe s’impose à l’exécutif, se chuchotent quelques proches du pouvoir sans en déterminer les modalités de mise en œuvre. Faudrait-il un réaménagement ministériel ou carrément un remaniement devant nécessiter la désignation d’un nouveau Premier ministre ? D’après certaines indiscrétions, Kabund était devenu tentaculaire au point de pèser sur la marche du gouvernement. Comme palliatif, il serait de bon aloi de changer l’équipe gouvernementale pour un nouveau départ. D’autres informateurs renseignent que Kabund interférerait y compris dans la gestion des provinces. Ce qui fait profondément réfléchir.
Jeanric Umande
Ouragan