Pour la première fois, Joseph Kabila s’est prononcé lundi 16 avril sur l’incendie de sa résidence l’année dernière par des assaillants armés à Musienene (Territoire de Lubero) au Nord-Kivu. Face aux députés de la MP et du PALU, le président a dénoncé implicitement les agissements des « amis du Nord-Kivu ». Le député Patrick Muyaya a fait part, du contenu de la rencontre avec le président de la république.

Joseph Kabila affirme qu’il a acquis sa résidence de Musienene, 17 kilomètres au sud de la ville de Butembo, en 2005, soit une année avant les élections à l’issue desquelles il a été élu pour son premier mandat.

« Les amis du Nord-Kivu construisent des maisons, des hôtels dans d’autres coins du pays à Kalemie, à Lubumbashi, à l’Equateur et si on se comportait de la même manière vis-à-vis d’eux, qu’est-ce qu’il aurait eu ? », s’est interrogé Joseph Kabila.

Le 25 décembre 2017, des hommes armés présentés comme des miliciens Mai-Mai avaient incendié la résidence du chef de l’Etat à Musienene. « Un policier qui gardait la résidence a été tué », a dit le président de la république.

En clair, Joseph Kabila n’a pas apprécié l’acte de vandalisme perpétré contre sa maison et estime qu’il y a une campagne de désinformation au sujet des actions menées notamment par l’armée contre les forces négatives, particulièrement les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Beni.

Mensonge intellectuel

En août 2016, le président Joseph Kabila arrive à Beni et réunit les couches sociales afin de chercher des solutions aux massacres des civils par des présumés ADF depuis octobre 2014. Le chef de l’Etat avait alors dénoncé le « mensonge » de certains « intellectuels » de la région suite aux rumeurs faisant état de la « vente » de cette partie du pays aux étrangers, suite à la persistance des violences attribuées aux ADF.

« Un intellectuel qui ment est comme un médecin qui injecte de poison à un patient », a tranché Joseph Kabila devant les députés, à propos de la situation à Beni.

Kabila au sujet de Jamil Mukulu

Il est le chef des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées présents dans le territoire de Beni depuis 1999. Jamil Mukulu a été arrêté en mars 2015 en Tanzanie puis extradé en Ouganda.

« J’aurais souhaité que Jamil Mukulu soit extradé en République démocratique du Congo », a dit le président Kabila.

Pour le chef de l’Etat congolais, ce chef rebelle devrait être extradé pour « pour qu’il réponde des crimes commis sur notre territoire ».

L’opération de « grande envergure » lancée le 13 janvier dernier par l’armée congolaise contre ces rebelles ougandais est toujours en cours. La résolution 2409 du Conseil de sécurité de l’ONU demande cependant aux autorités congolaises d’organiser « une nouvelle opération conjointement avec les forces de la MONUSCO » contre les groupes armés dans l’Est du pays.

Patrick Maki

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