Ils auraient été à peu près deux mille miliciens en formation. Ils constitueraient, semble-t-il, la troisième promotion. Et, à en croire des bribes d’informations glanées difficilement dans ces milieux généralement peu ouverts aux médias, certains miliciens, passés aux aveux, auraient déclaré qu’avant eux, deux autres groupes similaires dont la destination demeure encore jusqu’aujourd’hui inconnue, y auraient bénéficié de la même formation. Sans brûler les étapes, ni chercher à brouiller les pistes des enquêtes en cours, il y a lieu, néanmoins, de s’interroger sur les motivations de tous ces entraînements en pleine capitale dont Kingabwa, à Limete, constitue à plus d’un titre, l’un des points chauds ?
Déjà, le Père Pierre Katumpa Mutanga Dibwe, Directeur à la Maison Civile du Chef de l’Etat, aujourd’hui aux arrêts à Makala, pour Constitution d’un Mouvement insurrectionnel, apparaît comme l’une des pièces maîtresses de ce dossier sulfureux dont le début remonterait à mars 2020. Il reste, tout de même, à situer ses vraies responsabilités. Puisque dans un communiqué qu’il avait publié, lui-même, peu avant cette arrestation, il semblait nier, en bloc, toutes les accusations mises à la charge de la Maison Civile du Chef de l’Etat.
Bien plus, lors du démantèlement de la Milice de Kingabwa, le mercredi 26 août 2020, des éléments de la GR commis à la protection du site à problème auraient tiré sur les éléments de la PNC, venus, pourtant, en mission de Service.
Chose curieuse est qu’à ce jour, pourquoi aucun élément GR n’a été transféré à l’Auditorat Militaire ? Quelle pouvait être, au fait, la mission précise de ces GR postés à Kingabwa sur un site où l’on formait ces miliciens ? Et qui organisait leur relève ? Qui assurait cette formation au titre d’instructeur ? Et qui les payait ?
Doute…
En même temps que cela suscite des inquiétudes, des questions fusent de partout. Dernièrement, en effet, dans des circonstances assez semblables, il a été intercepté à Kasumbalesa, un autre groupe se réclamant de l’Udps et qui, contre toute attente, aurait manifesté des intentions de substituer à l’Etat, en arrêtant des éléments de la Police et en traquant des agents de la Douane.
Même si, réagissant à chaud, Augustin Kabuya, le Secrétaire Général de l’Udps, avaient démenti toute implication de son parti dans cette nouvelle et ténébreuse affaire, le doute n’est, pourtant, totalement dissipé.
D’où, la nécessité, pour la justice militaire, elle qui, dans ce cas précis, est la seule qui soit la mieux placée pour tirer les choses au clair, de faire son travail en vue d’éclairer les lanternes de l’opinion restée perplexe et troublée par ce types d’informations qui ne rassurent personne, quant à la paix et à la stabilité institutionnelle en RD. Congo.
Intérêt ?
Jusqu’ici, nul n’aurait le courage de soulever ne serait-ce que son petit doigt pour situer, de manière claire, le vrai intérêt qui sous-tendrait la formation des miliciens en cette période où la Covid-19, mêlée à la récession économique sur fond d’une misère inextricable, n’a pas encore dit son dernier mot.
D’ailleurs, le bon sens recommanderait, plutôt, à la coalition actuellement aux affaires, de tout mettre en œuvre, quoique les finances publiques, soient confrontées aux déficits devenus chroniques, pour se serrer les coudes aux fins de sortir le pays du bourbier.
L’œil du cyclone
A quelques encablures de l’ouverture de la nouvelle session ordinaire du parlement, il va falloir que les Députés et Sénateurs, eux qui sont les Représentants directs ou directs de la nation congolaise, de se saisir de ce dossier, pour interpeller tous les responsables des services concernés, en commençant, évidemment, par les Ministres, Vice-Premiers Ministres ou Vice-Ministres directement visés par la gestion de ce types des matières sensibles.
Même à huis clos, les élus devraient être amenés à fouiner, en tout cas. Ils sont donc dans l’œil du cyclone. Car, à tout prendre, c’est l’avenir du pays, du prochain cycle électoral ainsi que de tous les projets et programmes de développement qui sont menacés.
LPM
La prospérité