Ministre en charge des finances de la ville de Kinshasa, sous le gouverneur André Kimbuta, Guy Matondo vient d’être transféré ce vendredi 23 août au centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa, connu également sous le nom de la prison centrale de Makala, situé dans la commune de Selembao.
La nouvelle de son transfert à la prison de Makala a circulé en début de soirée avant d’être confirmée par la Police et l’Assemblée provinciale de la ville de Kinshasa.
Guy Matondo a été suspendu de ses fonctions de ministre à l’issue de la première réunion interministérielle qu’avait présidée le nouveau gouverneur de la Ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, le mercredi 8 avril dans la capitale congolaise.
Par la même décision, le ministre suspendu avait été remplacé par le ministre provincial en charge des travaux publics et infrastructures, Robert Luzolanu Mavema qui devait assurer son intérim jusqu’à la formation du gouvernement Ngobila.
Sa suspension faisait suite à la demande du pasteur Gode Mpoyi, président du bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, adressée au gouverneur Gentiny Ngobila.
Une promesse de Gode Mpoyi
Le samedi 27 juillet dernier, invité du magazine TOP PRESSE sur Top Congo FM, le président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa avait expliqué les raisons de l’interpellation de son prédécesseur, Roger Nsingi.
« Il a remis la quasi totalité de biens appartenant à l’Assemblée pronviciale de Kinshasa. Je ne suis pas la justice mais j’ai déjà amorcé les démarches pour sa libération », avait-il annoncé en soulignant que « les biens non restitués sont considérés comme anodins ».
Insistant sur son souci de « moraliser la vie publique notamment à Kinshasa » et affirmant « assumer ce qu’il a initié » dans ce sens, le pasteur Gode Mpoyi attaquait également le cas de l’ancien ministre Guy Matondo.
« Je l’ai traduit en justice. Je suis le dossier régulièrement. Je n’apprécie pas le rythme avec lequel la justice traite ce dossier mais je suis limité car, on vient de me l’apprendre, la bonne justice est celle qui prend du temps. Je ne peux pas donner des injonctions à la justice mais je me réunis chaque semaine avec mes avocats pour suivre ce dossier et veiller à l’état de finances de la ville », avait martelé le successeur de Roger Nsingi.
« Je suis allérgique à l’anarchie », avait-il souligné avant de préciser que « j’ai des éléments sonores et vidéos. [Le ministre Guy Matondo] contracte avec une banque de la place au moins 18 millions de dollars américains, pour la période allant d’octobre 2018 jusqu’à la date de son limogeage. On prend l’argent en octobre 2018 et on justifie cela avec de dépenses engagées en 2008. Je suis très à l’aise et j’attends comment la justice va réagir ».
« Tant que je serais président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, il n’y aura pas d’intouchables dans la capitale », avait-il prévenu en avouant même avoir été déjà menacé de mort, des intimidations qu’il considère comme « révoltantes ».
« Il y a un audit que nous avons initié sur toute la gestion de la ville depuis 2016 à ce jour. S’il est établi qu’il y a eu d’autres faits qui énervent la loi, nous n’allons pas nous gêner de reprendre la même opération, que nous appelons Kanga vagabond« , avait souligné le pasteur député.
Guy Matondo était interdit de quitter la capitale congolaise jusqu’à l’aboutissement des enquêtes initiées à sa charge. Il avait fait l’objet d’une motion de défiance, initiée par le ministre provincial Tenge Te Litho, à l’époque député, qui a été fatale pour l’ancien gestionnaire des finances de la ville.
En plus du surendettement de l’ancienne équipe de l’exécutif provincial auprès des banques commerciales, estimé à 18 millions de dollars américains, il a été reproché à l’ancien ministre des comptes fictifs ou parallèles ainsi que des arriérés de salaire et primes des ministres provinciaux.
Sous le gouverneur André Kimbuta, Guy Matondo était le ministre provincial en charge des finances, économie, commerce, industrie, petites et moyennes entreprises.
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