La RDC retient son souffle dans l’attente de la liste provisoire des candidatures aux élections du 23 décembre prochain. C’est en principe aujourd’hui que la commission électorale congolaise doit rendre publique la liste de ces candidats, à commencer, bien sûr, par ceux qui seront par elle qualifiés pour l’élection présidentielle, en attendant la confirmation de ladite liste par la Cour constitutionnelle le mois prochain.

« Ça passe ou ça casse », lance en Une Le Potentiel. Ce quotidien kinois fait ce matin état de tensions « vives » ces dernières heures et de débat « houleux » à la commission électorale. Et Le Potentiel prévient que, sur cette liste de 25 candidatures, « certains et non de moindres devraient être recalés », ce journal évoquant, sans les nommer, des « poids lourds de l’opposition » qui pourraient, selon lui, « éventuellement être exclus ».

Dès lors, Le Potentiel se demande ce qu’il adviendrait au processus électoral « si des candidats tels que Félix Tshisekedi de l’UDPS, Jean-Pierre Bemba du MLC ou Vital Kamerhe de l’UNC étaient disqualifiés ». Et il évoque aussi le cas d’Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin désigné du président Joseph Kabila, s’il advenait qu’il soit « disqualifié pour un faux témoignage rendu au moment du dépôt de sa candidature ».

Alarmiste Le Potentiel ? En tout cas, il n’est pas le seul. Le Nouvel Observateur n’écrit pas autre chose en prévenant que de « grosses pointures risquent d’être écartées de la liste ».

La guerre de Troie n’aura pas lieu

A cela s’ajoute la question épineuse de la double-nationalité brandie comme un obstacle à l’éligibilité. Etant rappelé qu’en début de semaine, le ministre de la Justice a envoyé à la commission électorale une liste de candidats ayant la double nationalité ce qui suppose, selon le gouvernement congolais, que ces personnes ne peuvent prétendre postuler comme candidat aux élections législatives comme à l’élection présidentielle de décembre prochain, Le Potentiel sonne l’alarme, car serait ainsi en passe d’être ouverte « la boîte de Pandore ».

Accusant le « régime en place » de vouloir « précipiter le pays dans une fournaise ardente, ce journal kinois souligne que, selon lui, tout indique que la requête du ministre de la Justice sera appliquée à la tête du client. Ce qui va susciter des protestations, voire plonger le pays dans une nouvelle crise […] Autant dire que l’espoir des élections apaisées est loin de se réaliser en RDC », soupire Le Potentiel.

Dans les colonnes duquel le député Claudel-André Lubaya a trouvé la formule. S’inspirant de Jean Giraudoux, le président, notamment, de la plateforme AMK lance : « Comme la guerre de Troie, au 23 décembre, les élections n’auront pas lieu » !

Justice à la sauce cailloux

Douche écossaise en Ouganda pour le chanteur et député Bobi Wine. Aussitôt relaxé par la justice militaire, aussitôt accusé. De trahison cette fois-ci. Au pays du dernier roi d’Ecosse, quoi de moins original qu’un tel régime de douche – froide en l’occurrence – administrée à Bobi Wine, à présent accusé de… jet de pierre sur la voiture du président Yoweri Museveni. « Aussitôt libéré, aussitôt réembastillé ! », résume Wakat Sera, qui dénonce une accusation de trahison « aussi lourde que fantaisiste ».

« Dans des pays dits de grande démocratie, des dirigeants et autres politiciens se sont vus enfarinés ou lapidés avec des tomates ou des œufs. Certains ont même subi des jets de chaussure », souligne Wakat Sera.

Cela « pue la cabale à mille lieues ! », dénonce ce journal ouagalais. Lequel se réfère, lui, aux Saintes Ecritures, « où personne n’a pu lapider cette femme conduite à Jésus pour adultère, que “celui qui n’a jamais péché, jette la première pierre à Bobi Wine. Nul ne pourra en principe s’offrir ce plaisir, surtout pas Yoweri Museveni qui lui a trahi la loi loi fondamentale de son pays pour se fossiliser dans le fauteuil présidentiel”, vitupère Wakat Sera.

RFI

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