La RD Congo n’en peut plus des atermoiements de la Force régionale qui, depuis son déploiement en mai 2022, fait de l’observation sur terrain à l’instar de la Monusco alors qu’elle dispose d’un mandat offensif pour combattre le M23 qui conquiert, sous ses yeux, de nouvelles localités du pays.

Une posture qui agace les Congolais, particulièrement le premier d’entre eux, le président Félix Tshisekedi, qui ne s’était pas fait prier pour interpeller le commandant de la Force de l’EAC lors des travaux du XXe sommet extraordinaire des Chefs d’Etats de la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), le 4 février dernier au palais présidentiel Ntare Rushatsi de Bujumbura au Burundi.

« Ne favorisez le M23. Ce serait dommage que la population s’en prenne à vous. Vous êtes venus pour nous aider et non pour avoir des problèmes. Soyez attentifs à cela, communiquez avec la population « , avait rappelé Félix Tshisekedi.

Il y a quelques semaines, des marches sont organisées dans les principales villes du Nord et Sud-Kivu pour exiger le départ du contingent de l’EAC, jugé superflu. Elle devrait entrer en action pour contraindre les terroristes du M23 à se retirer des positions qu’ils occupent. Cette force n’a enclenché aucune action, déplore la population.

Appuyé par Kigali, le M23 continue de narguer la Communauté internationale, refusant d’exécuter les recommandations du sommet de Luanda, qui lui exigeait de se retirer de ses positions au Nord-Kivu. Ce retrait devrait permettre le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans ces zones et le retour des populations dans leurs milieux d’origine.

Solution SADC

Face au balbutiement des forces de l’EAC, la RDC mène des démarches pour faire intervenir la SADC afin de stopper l’aventure rwandaise dans sa partie orientale. Ainsi quelque 24 heures après l’approbation, à l’unanimité, du parlement angolais en faveur de l’envoi d’un contingent militaire à l’Est de la RDC, le président Tshisekedi s’est rendu le samedi 18 mars courant, à Luanda en Angola, où il a été reçu par son homologue João Lourenço.

Même si les deux chefs d’Etat n’ont pas communiqué sur les détails de leur entretien fermé, des sources affirment que les détails opérationnels du contingent angolais de 500 combattants ainsi que la suite du processus ont été largement évoqués.

Pendant que Fatshi faisait une visite éclair à Luanda, à Kinshasa, le Premier ministre Sama Lukonde en appelait ouvertement à la solidarité de la SADC pour le rétablissement rapide de la paix dans l’Est de la RDC troublée par l’agression rwandaise sous couvert du M23. Faisant allusion aux propos de Franz Fanon qui disait « l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve en RDC« , le Premier ministre a demandé si la SADC, peut rêver et croire réellement à un développement intégré sans la paix et la sécurité en RDC.

Appelées en renfort en août 1998 par M’Zee Laurent-Désiré Kabila, les troupes de la SADC avaient mis en déroute les forces rwandaises d’occupation qui avaient attaqué la ville de Kinshasa après leurs raids sur la base de Kitona. Il n’y a pas un sans deux, dit-on. Vivement les forces de la SADC pour arrêter la énième aventure rwandaise en terre rd congolaise.

Même si, on ne le dira jamais assez, il est plus que temps que la RDC renforce son dispositif sécuritaire propre afin de sanctuariser par elle-même le territoire national.

Lire aussi : RDC : pourquoi ne pas jouer la carte SADC ?

Didier KEBONGO
Forum des as

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