L’odre du procureur général près le conseil d’État ordonnant au commissaire provincial de la police d’empêcher l’accès aux députés nationaux au Palais du peuple pour élire et installer le nouveau premier vice-président de l’Assemblée nationale n’a pas laissé indifférent Lambert Mende, député national élu de Sankuru.
« La police nous empêche d’accéder et nous ne comprenons pas. C’est d’abord une atteinte à l’inviolabilité du parlement qui est consacrée par la constitution. Deuxièmement il s’agit d’une violation du principe de séparation du pouvoir. Nous n’avons aucun lien organique avec le conseil d’État. Il ne peut pas empêcher le parlement de se réunir. C’est totalement hors du droit, » affirme Lambert Mende, député national élu de Sankuru.
L’autorité morale de la CCU et membre du FCC parle d’un coup d’État contre le parlement. “Je suis députés depuis trois législatures ici au Congo, et c’est ma première fois de voir un Procureur près le Conseil d’Etat faire ce qu’on appelle le coup d’Etat contre le parlement alors que l’inviolabilité de ce dernier est consacrée par la constitution, et la séparation du pouvoir est consacrée par la constitution. Mais la police nous dit qu’elle a reçu l’ordre du Procureur, mais cet ordre pour nous est illégal et nous ne pouvons l’accepter. Ce genre de situation doit finir dans ce pays. Comme le parlement a déjà pris sa décision, l’élection doit avoir lieu. La séparation du pouvoir est claire : personne ne peut interdire à l’Assemblée nationale d’agir et de cette dernière ne peut pas non plus empêcher la justice de travailler. Mais le Conseil d’Etat veut nous donner de l’ordre, nous ne pouvons en aucun cas le suivre”.
Il sied de rappeler que Le Conseil d’État demande à la Police « d’empêcher la tenue de la séance de l’Assemblée nationale pour l’élection » du successeur de Jean-Marc Kabund.
Il demande « au commissaire général de la Police nationale congolaise de lui prêter main forte à l’exécution de son ordonnance » suspendant ce calendrier électoral.
Au Palais du peuple, seuls une vingtaine de députés sont déjà dans la salle et plusieurs sont bloqués à l’extérieur.
Thierry Mfundu