Dans une interview accordée ce jeudi 13 septembre 2018 à actualite.cd, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, dénonce l’ingérence de la Belgique et de certains pays voisins de la RDC dans le processus électoral en cours, au lendemain des visites de Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères, à Pretoria, Luanda et Brazzaville. Lambert Mende insiste que la question sur l’organisation des élections reste exclusive à la RDC.

Pourquoi Kinshasa voit d’un mauvais œil la tournée de Didier Reynders dans quelques pays africains?

C’est l’impression que la Belgique continue à faire pour maintenir entre elle et nous les relations du cheval et du cavalier que nous récusons. Nous leur avons fait comprendre qu’il est hors de question qu’elle puisse continuer à considérer la RDC comme une affaire intérieure de la Belgique ou de l’Europe. Nous ne sommes pas une province de la Belgique, nous ne sommes pas un Etat européen. Didier Reynders et le gouvernement auquel il appartient continuent à se comporter comme si nous n’avions pas eu l’indépendance en 1960. Ils se comportent avec une totale impénitence après avoir eu les responsabilités que l’on sait comme Etat dans la mort de notre premier leader démocratiquement élu, Patrice Emery Lumumba. Ils n’ont jamais demandé pardon au peuple congolais, et voilà qu’ils reviennent à la charge avec les mêmes attitudes et mêmes comportements néo coloniaux qui consistent à vouloir régenter le processus politique dans un pays indépendant, en totale contradiction avec tous les principes des relations internationales.

Mais avec l’Angola et le Congo Brazzaville notamment, ils ont appelé juste à un processus inclusif, transparent et apaisé…

Nous ne reconnaissons à aucun pays le pouvoir d’émettre un jugement de valeur sur le processus politique en RDC. Il y a eu des élections au Congo Brazzaville et en Angola, vous avez vu les dirigeants de Kinshasa émettre des jugements de valeur sur tout ça ? Pourquoi ce qu’on ne fait pas ailleurs, on veut le faire en RDC ? Le Congo n’est pas la colonie de la communauté internationale. Le Congo appartient aux Congolais. C’est notre devoir de défendre la souveraineté de la RDC et c’est un engagement pris. Nous sommes les fruits d’une expérience de telles ingérences. Depuis 1960, on a tué Lumumba après son élection démocratique. Quelles leçons les Belges peuvent nous donner aujourd’hui 58 ans après avoir assassiné Lumumba ?

Cette défense de la souveraineté de la RDC ne concerne que le processus électoral ?

Le processus électoral est le cœur de la souveraineté d’un pays. On peut coopérer avec d’autres pays sur toutes les matières sauf sur celle-là qui consiste aux choix des dirigeants et des priorités d’un pays. Nous sommes le Congo et il y a le principe d’égalité souveraine des Etats, alors deux Etats ne peuvent pas se rencontrer et parler de nous, sans nous. Ça, nous le contesterons pour toujours.

Stanys Bujakera Tshiamala

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