Aux dernières nouvelles, la coalition Lamuka a décidé de changer de stratégie. Il est question, comme l’avait d’ailleurs annoncé Fayulu, l’animateur principal de ce front politique appelé, du reste, à incarner l’Opposition radicale, d’aller à l’assaut des provinces dans le Congo profond.

Alors qu’à l’UDPS, le meeting initialement prévu à N’djili se tiendra, plutôt, à la permanence du parti, située sur les hauteurs de la 11ème rue à Limete, au quartier résidentiel. Ici, derrière les festivités du 37ème anniversaire, l’UDPS, sous la conduite de Jean-Marc Kabund, livrera les grandes lignes de nouveaux combats à mener pour accompagner, sans nul doute, Félix Tshisekedi dans la gestion de la ResPublica. Mais, il n’est pas exclu qu’une réponse, même à peine voilée, soit donnée aux boutefeux de Félix Tshisekedi.

Fayulu doit-il tourner la page électorale ?

Première étape et cela a été confirmé par Muhindo Nzangi, le coordonnateur attitré de Lamuka au Nord-Kivu, Fayulu tiendra son meeting à Butembo, le vendredi 15 février. Puis, lundi 19 février prochain, il affrontera sa base de Goma là où, selon ses propres sources, il aurait eu à bénéficier d’un accueil ainsi que d’un soutien massif, à l’aune des élections du 30 décembre 2018. Mais, que leur dira-t-il ?

De quel message Fayulu est-il porteur ? Si sûr, doit-on l’imaginer, qu’il ne s’écartera pas de son discours de N’djili sur la vérité des urnes. Tout comme il se permettrait d’y introduire de nouveaux crédos à l’instar de cette demande qu’il a formulée mais, sans succès, aux Chefs d’Etat africains, réunis lors du 32ème sommet de l’Union africaine, sur la création non adoptée d’une Commission spéciale ou, alors, la levée d’une option claire pour l’organisation de nouvelles élections endéans six mois.

Même-là, puisque ces Chefs d’Etat africains ne l’ont peut-être pas suivi sur cette voie axée sur le contentieux électoral, le leader de Lamuka aurait dû adopter une nouvelle posture.

De plus en plus, des voix s’élèvent pour l’inviter à tourner la page des élections passées, à considérer qu’à l’interne, Félix Tshisekedi a été investi, le 24 janvier 2019 et que le président sortant, Joseph Kabila Kabange, contrairement à ce qu’on pouvait penser, l’a accepté comme tel, en lui remettant les fanions symboliques du pouvoir d’Etat en RD Congo.

A l’externe, pendant ce temps, plus de trois semaines seulement après ce sacre ponctué de 21 coups de canon au Palais de la Nation, à la lisière de la Gombe, le tapis rouge déroulé à Félix Tshisekedi pousse, logiquement, à penser qu’il aurait été légitimé à Addis-Abeba par des Chefs d’Etat africains, y compris tous ceux qui se sont montrés, du moins, jusqu’il y a peu, pétrifiés par son élection.

A ce stade, maints analystes estiment qu’en tout état de cause, Lamuka et l’essentiel de son intelligentsia dont Fayulu en tête, aurait dû prendre un temps de recul en vue d’étudier de nouvelles stratégies face aux perspectives liées notamment, à la tenue des prochaines élections prévues en 2023.

Un tel changement de paradigme, s’il est intégré dans son schème de pensée et de son action, ferait que la coalition Lamuka s’érige en une véritable opposition républicaine qui, le moment venu, croiserait le fer avec celle des forces progressistes constituées du Front commun pour le Congo, du Cach ainsi que de tous les autres opposants récupérés, chemin faisant, dans la barque de la nouvelle gouvernance, tel que Joseph Kabila l’avait préconisée, dans son discours d’au revoir et non d’adieu, le 23 janvier 2019. Agir autrement, c’est continuer à remettre dans une cruche, une quantité d’eau pure qui s’est déjà répandue sur un sol placé sous les pieds aux gerçures des milliers de congolais restés attachés à leurs travaux champêtres, bien loin de salons huppés ainsi que d’autres cadres lambrissés de Kinshasa, de Nairobi, Paris, Bruxelles, New York ou, pourquoi pas, de Genève.

La Prospérité

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici