Le CLC qui avait lancé les marches pacifiques de protestation contre les dérives du régime Kabila en décembre 2017, janvier et février 2018, avait prévenu qu’il n’abandonnerait jamais le combat « pour l’avenir du Congo, parce que des innocents ont tout sacrifié dans cette lutte », comme l’a déclaré à plusieurs reprises Isidore Ndaywel, un des leaders de ce mouvement.

Le CLC a lancé plusieurs mises en garde au pouvoir, l’enjoignant de respecter l’accord de la Saint-Sylvestre, d’organiser des élections démocratiques et inclusives au plus tard le 23 décembre.

Dans un nouveau courrier, diffusé ce samedi 7 juillet 2018, les membres du CLC réitèrent leur mise en garde et lancent à la fois un ultimatum au président hors mandat Joseph Kabila et un appel à la mobilisation du peuple congolais.

Dans ce courrier, le CLC dresse d’abord un constat des carences actuelles dans le processus démocratiques, de la non-application de l’Accord de la Saint-Sylvestre, à la détermination du pouvoir d’imposer une machine à voter, en passant par l’instrumentaisation de la justice ou le bradage des biens de l’Etat.

Le CLC s’interroge ensuite sur les véritables intentions de Joseph Kabila. Sur ce point, le message est clair, « oui à un vrai scrutin le 23 décembre, non à la participation de Joseph Kabila ».

Et le CLC va plus loin, si Kabila refuse de respecter la constitution, il appelle le peuple congolais, dès le dépôt officiel de sa candidature, à ne plus le reconnaître « comme chef de l’Etat légitime » et appelle la communauté internationale à en faire autant.

Actions en août

Le CLC appelle tous les Congolais à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, à faire du mois d’août un mois d’actions pour obtenir la démission du président et de son gouvernement. Des sit-in à la grève, aux marches pacifiques…

Il affiche même un calendrier précis avec des journées de mobilisations générales les 12, 13 et 14 août. Le CLC, soutenu par l’église catholique mais aussi le culte musulman, a démontré qu’il pouvait mobiliser des centaines de milliers, voire des millions de personnes pour défier la Kabilie.

La répression sanglante des marches pacifiques du 31 décembre 2017 mais aussi de janvier et février 2018, couplée au silence asourdissant de la communauté internationale face à ces crimes orchestrés par le pouvoir en place ont sans nul doute poussé le CLC à réétalonner son calendrier. Aujourd’hui, face aux urgences d’un processus politique qui semble de plus en plus vicié par le pouvoir en place, le CLC repart en campagne.

Hubert Leclercq
La Libre Afrique / MCN

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