Le président Félix-Antoine Tshisekedi s’attend à nommer un informateur dans les prochains jours, comme il l’a clairement précisé le mercredi 27 février dernier lors de son entretien avec la diaspora congolaise à Windhoek, en Namibie. Selon les confidences d’un de ses proches, le chef de l’Etat miserait désormais sur le docteur Denis Mukwege, le prix Nobel de la paix, qui semble présenter tous les atouts pour jouer ce rôle, rapporte le site congoreformes.com.

D’après des sources concordantes, le célèbre médecin de l’hôpital de Panzi aurait la délicate tâche d’identifier une coalition majoritaire à l’Assemblée nationale, en vue de la formation du gouvernement, si sa nomination en tant qu’informateur venait à être confirmée. Plusieurs raisons pousseraient aujourd’hui le président de la république à mettre le curseur sur le célèbre gynécologue congolais, qui s’est illustré dans sa lutte contre les violences sexuelles perpétrées sur les filles et femmes dans l’Est de la République démocratique du Congo.

LES RAISONS DU CHOIX

« Le chef de l’État a opté pour une personnalité de la société civile, justifiant d’une renommée nationale et internationale, avec d’importantes capacités physiques et morales, en vue de concrétiser sa volonté exprimée dans son discours d’investiture, de travailler avec tous les Congolais, sans distinction de couleur politique », a révélé à congoreformes.com le proche collaborateur de Félix Tshisekedi.

« Dans cette optique, Fatshi aurait jeté son dévolu sur le prix Nobel de la paix qui, en réalité, ne fait montre d’aucune ambition politique. Il n’est visiblement aligné ni du côté du gouvernement sortant, ni du côté du nouveau chef de l’État issu de l’opposition. Et donc, une personnalité de la pointe du Dr. Mukwege permettrait de rapprocher les différentes tendances politiques pour l’intérêt supérieur de la nation », soutient-on dans l’entourage du président congolais.

LA MISSION DE L’INFORMATEUR

Une fois nommé, l’informateur aura pour mission de prendre contact avec tous les partis et regroupements politiques représentés à la Chambre basse. Il aura ainsi à identifier la coalition majoritaire au sein de laquelle le chef de l’Etat va nommer le formateur de l’Exécutif, étant donné qu’aucun parti ne détient, jusque-là, la majorité absolue de sièges (250+1).

A la lumière de l’article 78 de la Constitution en effet, l’informateur dispose de trente jours, renouvelables une fois, pour déposer son rapport de mission auprès du chef de l’Etat qui va alors désigner le formateur du gouvernement.

LA REACTION DE MUKWEGE

Mais là où le problème risquerait de se poser, c’est sans doute le feed back de l’intéressé. Le prix Nobel de la paix accepterait-il la main tendue de Félix Tshisekedi, si la démarche s’officialisait ? Difficile, pour le moment, de prévoir sa réponse dès lors que l’on sait que « l’homme qui répare les femmes », comme le surnomme bien notre consœur Colette Braeckman, s’est toujours montré méfiant face au pouvoir sortant.

Le médecin de Panzi s’était souvent montré très critique vis-à-vis de la gouvernance du régime Kabila, surtout en ce qui concerne la question des violences sexuelles dont étaient victimes les femmes dans l’Est de la RDC.

« Le prix Nobel de la paix ne saurait rejeter l’offre du président de la république, tant qu’il s’agira de l’intérêt de la nation. Car l’avènement de Félix Tshisekedi à la tête du pays est venue briser toutes ses considérations personnelles au profit de l’intérêt supérieur de la nation », lâche le proche du vainqueur des élections du 30 décembre 2018.

Yves Kalikat
Forum des As / MCP

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