La coalition Lamuka a accusé, ce jeudi 27 décembre 2018, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) d’exclure, en complicité avec le pouvoir, Beni, Butembo et Yumbi des élections prévues le 30 décembre, pour des « raisons inavouées ».

Les trois circonscriptions sont « acquises à Lamuka », d’après Pierre Lumbi, directeur de campagne de Martin Fayulu.

 » La CENI en concours avec le pouvoir veut se débarrasser de certaines circonscriptions pour des raisons inavouées (…) nous voulons interpeller la CENI pour l’adhésion que la population a avec Lamuka et lui demandons de retirer sa décision « , a déclaré M. Lumbi au cours d’une conférence de presse.

Le calendrier réaménagé de la CENI prévoit les élections en mars 2019 à Beni, Butembo et Yumbi mais ne donne aucune date sur la publication des résultats des élections législatives nationales et provinciales. Pendant ce temps, le président élu aura déjà prêté serment le 18 janvier 2019. Lamuka voit des « manoeuvres » de la CENI pour organiser des fraudes.

 » Par cette décision, la CENI omet sciemment de parler de la publication des résultats des élections législatives nationales et provinciales. En suspendant la publication des résultats de vote des élections législatives nationales et provinciales, la CENI veut se donner le temps de manipuler les résultats en faveur d’une catégorie choisie et bien connue. En réalité, toutes ces manoeuvres mettent à nu des manigances de la CENI. Il s’agit d’une fraude électorale organisée sur la composition du corps électoral « , a ajouté Pierre Lumbi.

Lamuka a décrété une journée ville morte ce vendredi 28 décembre au pays pour protester contre la décision de la CENI et exiger son annulation.

Contexte

La CENI a annoncé le report des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales prévues le 30 décembre, dans le territoire et ville de Beni, la ville de Butembo et le territoire de Yumbi, à cause de l’épidémie d’Ebola et des conflits armés et interethniques.

Épicentre de la 10ème épidémie d’Ebola, qui a déjà fait 350 morts, le territoire de Beni est en proie à des attaques fréquentes des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).

La centrale électorale justifie ce report par la « situation sécuritaire et sanitaire » dans la région. Elle soulève, la menace « terroriste qui plane sur cette région ».

Elle soulève également la persistance de l’épidémie d’Ebola qui continue de « sévir dangereusement » dans le territoire de Beni et la ville de Butembo.

À Yumbi, dans l’ouest du pays, plus de 50 personnes ont été tuées mi-décembre dans des violences entre les communautés Banunu et Batende.

Christine Tshibuyi (actualite.cd)

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