Dans le cadre du monitoring citoyen de l’exécution du budget 2019, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) s’est attelé à évaluer le niveau de paiement des dépenses de l’État de la période allant de janvier à mars 2019. L’analyse de l’ODEP a porté sur le respect de la chaîne de la dépense : l’engagement, liquidation, ordonnancement et paiement. Les conclusions de cette analyse ont été publié dans son bulletin d’information du 28 avril 2019.

Dans ce document, l’ODEP énumère quelques facteurs importants ayant caractérisé l’exécution du budget de l’Etat au premier trimestre 2019.

Faible dépenses des secteurs pro pauvres

Le monitoring de l’ODEP, sur les états de suivi budgétaire du Ministère de Budget, met en exergue les dépenses des institutions politiques, notamment la Présidence de la République (18 millions USD), la Primature (6,1 millions USD), l’Assemblée Nationale (17,1 millions), le Sénat (5,2 millions USD), les Gouvernorats des provinces et les Assemblées provinciales (167,2 millions USD). Dans l’ensemble, les institutions ont coûté environ 213,6 millions USD au trésors publics.

“Alors qu’on note l’accroissement des dépenses des institutions du jour au lendemain, celles des secteurs sociaux diminuent. Avec la persistance du déficit budgétaire depuis février 2019, les chances des investissements restent très minces”, indique le rapport. La réduction de ces dépenses pourrait faciliter la construction des écoles et des hôpitaux, la réhabilitation des routes d’intérêt national, etc.

“L’absence de paiement des dépenses sociaux se justifie dans la mesure où la gestion budgétaire reste opaque. Le non-respect des lignes budgétaires prive les secteurs pro pauvres de moyen de mise en œuvre des politiques publiques, comme fut le cas pendant la période compris entre 2012-2017. On assiste à l’accroissement des inégalités sociales, l’approfondissement de la pauvreté, la détérioration de la gouvernance administrative, la baisse de la consommation, … qui ne font que perdurer, malgré les bonnes intentions du Président de la République”, alerte l’Observatoire de la Dépense Publique.

La mauvaise gestion crée des dégâts

L’exécution du budget 2019 pendant la période de janvier-mars est caractérisée par un déficit budgétaire de 151,1 millions USD et pourraient être plus élevés d’autant plus que les dépenses publiques ont été payées à hauteur de 42,46% au premier trimestre 2019; l’absence de sources de financement des prévisions établies; des dépassements habituels des prévisions votées et dont les sources de financement sont clairement indiquées. A titre d’exemple, les dépenses de fonctionnement la Présidence de la Républiques ont connu un dépassement de 120% entre janvier-mars 2019.

L’ODEP renseigne par ailleurs que plus de 75% des dépenses publiques ont été exécutées en procédures d’urgence. C’est le cas du programme d’urgence de 100 jours du chef de l’Etat, qui est extrabudgétaire. Pourtant, seule la loi des finances rectificative, en cours d’année, peut modifier certaines dispositions de la Loi de finances de l’année.

Il faut noter que le plan d’engagement budgétaire de la période, publié par le Ministère du Budget, prévoyait les dépenses à hauteur de 682 894 119,48 millions de dollars américains. Pendant la période, les recettes internes mobilisées par les régies financières se situent autour de 583 668 054,93 millions USD soit un taux d’exécution de 85%. Comparé aux prévisions linéaires de 1 374 483 494,23 milliard USD, il se dégage un taux d’exécution de 42,46%, lit-on du rapport de monitoring de l’ODEP.

VM (Desk Eco)

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