Cela fait trois mois, ce mercredi, que le président Félix Tshisekedi a été investi président en RDC au terme d’une transition de pouvoir pacifique, la première dans le pays. Mardi en déplacement à Kisangani, il a promis que le Premier ministre serait nommé bientôt, ainsi que son gouvernement. Mais il n’a annoncé aucune date et une partie de la population s’impatiente.

Quel bilan dressent les Congolais de l’action du nouveau président depuis son arrivée ? Mais aussi de la mainmise que la coalition de l’ex-chef de l’État conserve sur l’exécutif, lui dont la coalition reste largement majoritaire au Sénat et à l’Assemblée ? À Kinshasa, les étudiants de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic) sont partagés.

Une dizaine d’entre eux travaillent dans la cour de la faculté, dont Martine Galula. La jeune femme estime qu’un vent nouveau souffle sur son pays, depuis l’élection de Félix Tshisekedi. Même si ce n’est pas parfait : « Oui, on a vu un changement. Les routes sont en train d’être construites. On sent qu’il a la volonté de changer les choses. Mais c’est comme si on le retenait, il est un peu limité. »

Limité, précise Dieumerci Lusakumunu, par l’accord de partage du pouvoir qui le lie à Joseph Kabila. Pris entre les attentes de la population et celles de l’ex-président, l’équation est difficile pour le chef de l’État, estime cet étudiant : « Cette dichotomie oblige le président à une certaine impasse. Comment faire les deux choses à la fois ? C’est un problème. Le président ne s’affirme pas encore en tant qu’autorité. »

Quel Premier ministre ?

Et ce qui inquiète surtout dans les rangs de la faculté, c’est l’absence d’un Premier ministre trois mois après l’investiture du nouveau président. Pour Théophile Mangouzouni, il est urgent d’avancer : « Le président ne peut pas travailler sans gouvernement. Maintenant, nous sommes bloqués en tout. On a même refusé d’engager les jeunes dans les entreprises publiques, qui ne les engagent plus sous prétexte qu’il n’y a pas de gouvernement. »

Un Premier ministre oui, renchérit à ses côtés Baby Matchekwa, agent de maintenant à la faculté, mais pas n’importe qui : « Notre crainte est que le même système continue. Ce qui fait que nous ne voulons pas continuer toujours avec des famines et des problèmes qui se sont passés dans les années antérieures. »

Le souhait de ce père de famille est que Félix Tshisekedi désigne un Premier ministre déterminé à travailler « pour le peuple de son pays » et non pas, explique-t-il, pour les intérêts de sa famille politique.

RFI

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