Sauf changement, le G13 dépose ce jeudi 17 septembre 2020, une proposition de loi électorale au bureau de l’Assemblée nationale. Selon des indiscrétions, le texte proposé met fin au seuil d’éligibilité et à la pratique des « héritiers » biologiques comme suppléants des candidats députés et sénateurs.

Consultations bouclées, le plus dur commence. Le groupe de 13 personnalités politiques et de la Société civile en quête du consensus sur les réformes électorales amorce le virage décisif de leur appel : faire passer par la voie institutionnelle les avis, les positions et les propositions de différentes parties prenantes rencontrées lors des consultations.

Pour ce faire, le G13 dépose ce jeudi 17 septembre, sauf changement de dernière minute, une proposition de loi électorale au bureau de l’Assemblée nationale. Le texte proposé met fin au seuil d’éligibilité. Une pratique jugée liberticide dès lors qu’elle oppose un refus à tout citoyen congolais (candidat indépendant) d’être éligible. Contrairement donc à ceux qui estiment que le seuil a notamment l’avantage de décourager la multiplicité des partis politiques, l’on rétorque qu’il existe bel et bien d’autres moyens non « liberticides » grâce auxquels la multiplicité des partis politiques peut s’arrêter. Ainsi, il est proposé au remplacement du seuil, une condition de recevabilité.

Dans cette même proposition de loi du G13, apprend-on, il est consacré la fin de la pratique des « héritiers » biologiques comme suppléants des candidats députés et sénateurs. Et ce sont ces héritiers biologiques qui se trouvent propulsés dans les institutions de la République, au grand dam des électeurs, qui avaient eu le tort de donner leurs voix à leurs pères ou mères, candidats aux différents scrutins. Une fois cette option validée au niveau du Parlement, ce serait véritablement la fin d’escroquerie politique qui consiste en la « distribution » des mandats politiques entre pères, mères, fils et filles, voire frères, sœurs, oncles, tantes, neveux, cousins et cousines…

Pour bien des observateurs, en initiant une proposition de loi, le G13 joue bien sa partition dans l’histoire. Et surtout en perspective de l’échéance électorale de 2023 qui pointe à l’horizon. Des échéances qui s’annoncent, comme en 2006, 2011 et 2018, avec des tensions politiques. Il s’agit donc d’une proposition de loi pour la nation, pour la République devant ouvrir des discussions approfondies et mettant en priorité, les intérêts de la nation et de son peuple et pas d’intérêts d’un camp politique, majoritaire soit-il. C’est parce que si blocage y aura, ce qui n’est pas le souhait, seul le peuple sera à mesure de déterminer les auteurs du blocage (majoritaires ou minoritaires, soient-ils).

Dans tous les cas, les acteurs dans les deux Chambres du Parlement devront s’accorder sur le fait que la convergence des vues sur le processus électoral pour la stabilité des institutions et à la consolidation de la démocratie est une nécessité. Le peuple n’attend pas ainsi un combat de cage, plutôt, des idées pour avancer et mieux faire respirer la démocratie congolaise.

Dans cette démarche, des leçons doivent être tirées, notamment, les contestations de rue organisées au mois de juillet 2020 par différentes forces politiques et sociales.

Il est temps, comme le préconisent les signataires de l’appel du 11 juillet en faveur d’un consensus autour des réformes électorales, tout comme d’autres structures de la Société civile, mieux, toute la majorité silencieuse du pays, que la représentation nationale dépassionne le débat en fournissant des solutions réelles pouvant éviter au pays de rééditer l’exploit malheureux des cycles de violences récurrentes consécutives aux contestations et aux revendications électorales.

Pitshou Mulumba
Le Potentiel

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