La RDC ne peut se faire respecter dans la région que si elle dispose d’une puissance de feu de la taille de sa taille, fait-il remarquer.

Au regard du bilan somme toute mi-figue, mi-raisin du passage d’Anthony Blinken à Kinshasa et à Kigali, il ne serait pas excessif de considérer qu’avant Anthony Blinken est égal à l’après Anthony Blinken. Car, victimes de l’agression rwandaise, les Congolais attendaient du chef de la diplomatie américaine une position claire sur le sujet. Ils attendaient que Washington exerce des pressions sur Kigali pour l’amener à retirer ses troupes du Congo et à cesser tout soutien au mouvement terroriste M23. Rien de tel à l’arrivée.

A la place, M. Blinken s’est illustré par un équilibrisme qui a finalement renvoyé dos à dos agresseurs et agressés. En ce que s’il s’est dit préoccupé du rapport des experts des Nations Unies selon lequel l’armée rwandaise soutenait le M23, il a en même temps demandé aux FARDC de ne pas appuyer les FDLR.

En clair, le chef du Département d’Etat a repris à son compte l’argument – fond de commerce-qui permet à Paul Kagame d’agresser continuellement la RDC depuis pratiquement un quart de siècle.

Il va donc sans dire que la solution diplomatique suggérée par Washington consiste à réchauffer des vieilles recettes qui ont permis aux rebelles pro-rwandais de s’en tirer avec des primes à la rébellion en intégrant, qui l’appareil d’Etat (Gouvernement, entreprises publiques), qui l’armée (jusqu’au commandement). Ce, sans que le problème de fond ne soit réglé. Parce que du RCD au M23 en passant notamment par le CNDP, la RDC fait du sur place. Et Kigali use des mêmes prétextes pour l’est Rd congolais.

Face à ce qui ressemble bien à une impossible solution diplomatique, l’ancien Premier ministre Muzito avait préconisé, au cours d’une conférence de presse le 23 décembre 2019, de faire la guerre au Rwanda. Il a renouvelé sa position lors de l’entretien qu’il a accordé vendredi dernier à notre confrère de RFI, Christophe Bouabouvier.

A la lumière du bilan mitigé constaté par tous, comment ne pas donner raison à Adolphe Muzito ? Tous les analystes équilibrés, lucides finissent par arriver à la conclusion selon laquelle la RDC ne peut se faire respecter dans la région que si elle dispose d’une puissance de feu de la taille de sa taille.

On ne peut pas regorger de telles richesses et ne pas se donner les moyens pour les protéger. La diplomatie pour la diplomatie, c’est tout sauf une solution. Comment influer les questions de paix sans puissance militaire ?

Force est donc reconnaître avec le chancelier allemand Otto Von Bismarck que « La diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments« . Les Romains ne disaient pas autre chose non plus. Pour se faire respecter, il faut être craint des autres. D’où » qui veut la paix, prépare la guerre. »

Et la RDC, comme nation, ne peut pas faire l’économie de cette guerre. Il y a trois ans, Adolphe Muzito avait appelé à « faire la guerre au Rwanda » pour résoudre le problème de l’insécurité dans l’Est. Mais l’ancien Premier avait été mal compris. Sa déclaration avait créé la polémique jusque dans son propre camp (Lamuka). Aujourd’hui, les faits concourent à lui donner raison.

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