Élu président de la République en 2018, Félix Tshisekedi n’avait pas de majorité au Parlement. Obligé de composer avec le Front commun pour le Congo (FCC) à travers une alliance de coalition, Félix Tshisekedi a mis fin à ce mariage moins d’une année après.
L’homme a nommé, par la suite, Modeste Bahati Lukwebo, pour identifier une nouvelle majorité au Parlement. Les résultats étaient tels que Félix Tshisekedi avait désormais 381 députés acquis à sa cause, et plus de 80 sénateurs.
Tous les partis alliés au PPRD, ainsi que des personnalités qui composaient le FCC, ont basculé du côté du nouveau régime. Tous les gouverneurs de province estampillés FCC ont tourné le dos au Raïs, sauf son frère biologique, Zoé Kabila, qui dirigeait le Tanganyika, ainsi que Richard Muyej du Lualaba, tous deux éjectés aujourd’hui. Même scénario pour les Assemblées provinciales devenues, du coup, pro F.Tshisekedi.
Incroyable mais vrai, le Pprd s’est vidé de toute sa substance, avec des départs de “gros calibres” comme Évariste Boshab qui vient de créer son propre parti politique, Adolphe Lumanu ou encore Léonard She Okitundu qui ont décidé de se ranger derrière l’actuel chef de l’État. Même la chanteuse Tshala Muana, cadre de cette formation politique, a fini par composer une chanson de soutien à “Fatshi Béton”. Sans oublier Ngoy Kasanji qui compte parmi les premiers à embrasser Félix Tshisekedi, Denis Kambayi… en dehors des alliés tels que Pius Mwabilu, Lambert Mende…
Certains usent même des édifices publics, parmi lesquels des sauts-de-mouton, pour placer leurs banderoles de soutien au président Félix Tshisekedi. Chose que l’UDPS a condamnée hier, lorsqu’elle était dans l’Opposition.
Tous les regards sont désormais tournés vers Néhémie Mwilanya, Ramazani Shadary, Aubin Minaku ou encore Claude Mashala, André Kimbuta et Raymond Tshibanda qui, jusque-là sont encore fidèle à Joseph Kabila.
Cette transhumance est-elle motivée par des convictions politiques, idéologiques, ou c’est pour des visées personnelles, afin de se retrouver dans la mangeoire ?
” Beaucoup y vont pour éviter des poursuites judiciaires, au regard de leur gestion sous Joseph Kabila “, dit un analyste politique qui considère l’Union sacrée de la Nation comme une “blanchisserie”.
Joseph Kabila est en train de vivre personnellement le débauchage de certains de ses hommes qu’il prenait pour des fidèles, pour des intérêts politiques. Des Mobutistes en Kabilistes, ils se sont mués en Tshisekedistes. Ils sont prêts à devenir demain Katumbistes, Fayulistes ou encore Kamerhistes.
Félix Tshisekedi a l’avantage de tirer les leçons des déboires de son prédécesseur. Il doit sûrement comprendre qu’après son mandat, si l’UDPS quitte le pouvoir, il vivra des situations plus catastrophiques. Les mêmes qui l’ont rejoint aujourd’hui dans l’Union sacrée de la Nation, lui tourneront le dos, au profit du nouveau régime.
LM
Media Congo Press