C’est le samedi 6 février, à Addis-Abeba, que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, va prendre la présidence de l’Union Africaine. À cause de la pandémie de Covid-19, seules deux délégations vont faire le déplacement au siège de cette organisation intergouvernementale.

Il s’agit celle de l’Afrique du Sud, à la tête de laquelle Cyril Ramaphosa, président en exercice, et celle de la RDC avec le président entrant, Félix-Antoine Tshisekedi. Les autres chefs d’État des pays membres vont suivre la cérémonie de passation du pouvoir par vidéoconférence. C’est ce qu’on appelle sommet hybride.

Pendant une année, Kinshasa va être la capitale africaine et plusieurs réunions s’y tiendront sous la coordination du président en exercice.

Pour rappel, le président congolais avait déjà été élu par ses pairs lors du sommet de février 2020. Il a exercé pendant une année les hautes fonctions de vice-président de l’UA. On notera ses implications dans le malentendu entre l’Ouganda et le Rwanda, en organisant, sur son initiative, des quadripartites RDC-Angola-Rwanda-Ouganda.

En plus, signalons que ses rencontres avec des diplomates soudanais, éthiopiens et égyptiens pour trouver une solution dans le différend opposant les pays riverains du fleuve Nil, surtout avec la construction du Grand Barrage du côté éthiopien, a constitué pour Félix-Antoine Tshisekedi une mise en bouche et cela augure un mandat fructueux pour la République démocratique du Congo.

Ainsi, la RDC va assumer, pour la deuxième fois, la présidence de l’Union Africaine, après 54 ans. Le premier fut feu le maréchal Mobutu en 1967. Le 4ème sommet de la défunte Organisation de l’Unité Africaine s’était tenu à Kinshasa, du 11 au 14 septembre 1967 à la Cité de l’UA construite pour la circonstance. On se souviendra que ce 4ème sommet avait 3 points saillants à l’ordre du jour ; le conflit Moyen-Orient entre Israël et les pays arabes, la guerre de Biafra au Nigeria et les rébellions en RDC. Plusieurs présidents prirent part à ce sommet, notamment, Mokthar Ould Dada de la Mauritanie, Ahmadou Ahidjo du Cameroun, Massamba Débat du Congo Brazzaville, Grégoire Kayibanda du Rwanda, pour ne citer que ceux-là.

Ayant déjà pensé à son travail au niveau de l’UA, le chef de l’État avait mis en place, depuis octobre 2020, un panel chargé d’accompagner le mandat de la RDC à la tête de l’Union Africaine pour l’exercice 2021-2022. Cette équipe est dirigée par Ntumba Luaba. C’est une structure qui a pour mission d’appuyer le chef de l’Etat dans l’implémentation de sa mission et de son plan d’action. Le panel va, entre autres, préparer les prises de positions sur le plan continental du chef de l’État.

Brève historique de l’UA

Au départ ce fut l’Organisation de l’Unité Africaine. Elle a été créée le 25 mai 1963 et dissoute en 2002. Le premier chef d’État à avoir présidé cette institution fut l’empereur Haïlé Selassié de l’Ethiopie. Elle comptait déjà 53 pays membres. Il est retenu que les fondateurs furent le ghanéen Kwame Nkrumah et l’Ethiopien Haïlé Selassié 1er.

Avant sa réforme, depuis 1963, 9 personnalités ont assumé la fonction de secrétaire général. Il s’agit de :

  • l’Ethiopien Kifle Wodajo (1963- 1964)
  • le Guinéen Diallo Telly (1964- 1972)
  • le Camerounais Nzo Ekangaki (1972- 1974)
  • le Camerounais William Eteki Mboumoua (1974-1978)
  • le Togolais Edem Kodjo (1978-1983)
  • le Nigérian Peter Onu (1983-1985)
  • le Nigérien Idé Oumaru (1985-1989)
  • le Tanzanien Salim Ahmed Salim (1989-2001)
  • l’Ivoirien Amara Esy (2001-2002).

Aujourd’hui, c’est le Tchadien Moussa Faki Mahamat qui est le président de la Commission de l’Union Africaine depuis janvier 2017. Il a succédé aux présidents suivants ;

  • le Malien Alpha Oumar Konaré (16 septembre 2003-avril 2008)
  • le Gabonais Jean Ping (28 avril 2008-15 octobre 2012)
  • la Sud-africaine Nkosazama Dlamini-Zuma (15 Octobre 2012-30 Janvier 2017).

L’Union Africaine, une organisation intergouvernementale d’État africains a été créée le 9 juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte en Libye du 9 septembre 1999. Elle a remplacé l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Son premier président fut le Sud-africain Thabo Mbeki.

Les objectifs poursuivis par l’UA sont :

  • ôter le continent des vestiges restant de la colonisation et de l’apartheid,
  • promouvoir l’unité et la solidarité entre les États Africains,
  • coordonner et intensifier la coopération pour le développement de sauvegarder la souveraineté et l’intégrité territoriale,
  • création d’une banque centrale de développement.

La raison fondamentale ayant milité à la mutation de l’OUA à l’UA était clarifiée en Juillet 1999, lors du sommet extraordinaire de Syrte. L’OUA avait décidé d’établir une nouvelle organisation appelée à la remplacer. L’UA lancée officiellement au sommet de Durban en 2002, sera le fer de lance chargé d’accélérer et approfondir le processus d’intégration économique et politique sur le continent. Ce fut le 25 mai 2013.

Pitshou Mulumba/Presse Présidentielle

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