Il aurait fallu attendre 10 ans pour que les États-Unis d’Amérique rétablissent le « statut commercial préférentiel » de la République démocratique du Congo. Concrètement avec ce statut, Kinshasa a désormais la possibilité d’envoyer sur le marché américain des exportations sans taxes douanières. Sur le plan diplomatique, le président Tshisekedi gagne un précieux point après la reprise déjà annoncée de la coopération sécuritaire et militaire. L’enjeu est de taille, car cette mesure très stratégique tombe à moins d’un mois de changement des pouvoirs à la Maison Blanche. Kinshasa peut donc se rassurer que le départ du gouvernement Trump n’entamera en rien les relations qui se réchauffent avec Washington.

Pour une bonne nouvelle, c’en est une en cette période de grande restriction imposée par la crise sanitaire de Covid-19. Les États-Unis ont redonné, mardi, un statut commercial préférentiel à la République démocratique du Congo, dix ans après le lui avoir retiré en raison d’inquiétudes liées aux droits humains, sous le régime Kabila. Cette décision a été communiquée, mardi 22 décembre, dans une proclamation présidentielle américaine.

Selon afrique.lalibre.be qui livre l’information, c’est « en raison des mesures prises par le gouvernement de la République démocratique du Congo » que Donald Trump a accordé de nouveau à Kinshasa la possibilité d’envoyer sur le marché américain des exportations sans taxes douanières. « Dans une proclamation présidentielle, Donald Trump a attribué de nouveau à Kinshasa la possibilité d’envoyer sur le marché américain des exportations sans taxes douanières en raison des mesures prises par le gouvernement de la RDC ».

Pour Félix Tshisekedi, c’est un précieux point engrangé sur le plan diplomatique. Surtout que ce privilège a été retiré à la RDC, par le gouvernement Obama, en 2010. C’était suite à des violations des droits de l’Homme par les forces de sécurité congolaises, indique la même source, qui cite le recours au viol comme arme de guerre.

Selon une loi de 2000, les pays d’Afrique subsaharienne peuvent exporter la plupart de leurs biens vers les Etats-Unis sans tarifs douaniers s’ils respectent certains principes liés à l’État de droit, au pluralisme politique, aux droits des travailleurs et à l’économie des marchés.

L’ancien président américain, Barack Obama, avait retiré ce privilège à la RDC en décembre 2010. Les responsables de son gouvernement avaient alors invoqué des violations des droits humains par les forces de sécurité congolaises, dont le recours au viol comme arme de guerre.

Des gages dignes de confiance

Mais Washington a affiché son optimisme depuis l’élection du président Félix Tshisekedi, qui a pris ses fonctions en janvier 2019 dans l’ex-colonie belge à l’occasion de sa première passation du pouvoir pacifique.

Depuis lors, le chef de l’État congolais s’est engagé à lutter contre la corruption endémique dans ce vaste pays miné par la pauvreté malgré ses énormes richesses en ressources naturelles. Félix Tshisekedi s’est surtout engagé à mener de grandes réformes au sein des institutions du pays, mesure qui lui vaut le soutien quasi-total de la communauté internationale, avec les USA en tête.

Parmi les rebondissements spectaculaires depuis son arrivée au pouvoir, son ancien directeur de cabinet, Vital Kamerhe, acteur jusque-là intouchable de la vie politique congolaise, a été condamné en juin dernier à 20 ans de travaux forcés pour corruption. Pour ses partenaires, c’est un signal fort que Félix Tshisekedi a donné. Il n’en fallait pas plus.

Ce soutien de la communauté internationale, on l’a encore vu récemment lorsque Tshisekedi a annoncé la fin de la coalition FCC-CACH et la création de l’Union sacrée de la Nation. En effet, depuis près de deux ans, le président Tshisekedi devait gouverner en coalition avec le camp Kabila, mais depuis son discours après les consultations présidentielles qu’il avait lui-même initiées, il a entrepris de se défaire de cet allié encombrant, officiellement pour mener à bien les réformes anticorruption soutenues par les États-Unis et l’Union européenne.

Au moment où il s’apprête à nommer un informateur pour dénicher une majorité parlementaire de laquelle émanera son gouvernement d’Union sacrée, Félix Tshisekedi peut compter sur un allié de taille, sous les ailes duquel il pourra s’abriter en toute quiétude pour mener à bien ses réformes.

Le Potentiel

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