Cueilli chez lui dans une opération menée par le chef des renseignements, Jean-Hervé Mbelu Biosha, François Beya n’a pipé mot jusque-là.

Le flic reste silencieux depuis qu’il a été amené manu militari au Q.G de l’ANR. De toutes les questions lui posées, le sécurocrate n’a pas ouvert sa bouche. Pourtant, les membres de la commission veulent avoir sa version des faits sur les griefs mis à sa charge. Les tentatives des barbouzes de coopérer avec l’incriminé n’ont pas encore abouti. Faute de coopérer, impossible de le relâcher aussi. Un large salon VIP lui a été offert comme cellule. Un cliché où on le voit déchaussé, assis sur une chaise se reposant sûrement est devenu d’ailleurs viral sur les réseaux sociaux.

Des informations parvenues à Ouragan.cd assurent que Beya maintient sa position. En réalité, selon les experts, il ne peut pas être entendu par ses subalternes. Mais s’il est déchu, il n’aura aucun pouvoir de s’opposer à l’audition, ajoutent-ils. Le bras de fer se poursuit mais jusque quand ?. A cette question, un ancien ministre de l’Intérieur tranche. « Il finira par parler, il ne peut pas défier l’État, il le sait très bien ». Mais l’homme reste de marbre.

Même les nouvelles faisant état de sa probable rencontre avec sa femme et son grand-frère ( PCA FPI) le jour de son interpellation, sont fausses. Son épouse ne l’a pas rencontré, confirme une source bien informée. Elle a, par contre, été priée de parler à son mari via le téléphone d’un responsable de l’ANR. Proposition qu’elle a aussitôt rejetée. Elle n’a pas reçu aussi l’autorisation de voir son mari. A ceux qui parlent de l’acharnement contre Beya, les enquêteurs ne se gênent pas de rappeler que l’ordre est venu de la haute hiérarchie. Le chef de l’État attend impatiemment le rapport pour agir.

Du bâtiment de la défunte Banque congolaise, on apprend que les indices pèsent réellement sur Beya accusé dans un sensible dossier de déstabilisation du pays. Les récents insurgés arrêtés au front auraient craché le morceau. Difficile au chef de l’État devant de telles évidences de protéger son Monsieur sécurité, confie un cadre du parti présidentiel. D’autres complices trempés dans le même dossier ont été aussi arrêtés, a-t-on appris.

La guerre de Palais

Entre-temps, la cour de Fatshi se déchire. Les membres du sérail se battent fatalement dans la lutte de positionnement. Les uns montent des dossiers contre les autres, vice et versa. Méticuleux, professionnel et respecté avec des réseaux dans le monde entier, Beya a mis à mal les mafieux qui amassent des millions de dollars illégalement au détriment de l’État. A l’opposé, ses détracteurs l’accusent de double loyauté. Pour le discréditer auprès du chef, ils dénoncent ses accointances avec l’ancien président Joseph Kabila. Bref, ils le noircissent au quotidien pour obtenir sa mise à l’écart. Il y a quelques jours, Beya avait entendu un puissant proche de Fatshi dans un dossier minier du Haut-Uele. Bizarrement, on lui retourne aujourd’hui la situation dans son propre domaine sécuritaire. L’ex-patron de la DGM est vraiment dans le dur. Le feuilleton se passe alors qu’il est souffrant. Les prochains jours seront révélateurs.

Ouragan

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