Des promesses verticales du Premier ministre introuvables dans le concret. Devant les deux chambres du Parlement, Sama aurait fait galéjade. Il avait même présenté des chiffres séduisants. Malheureusement, rien n’a bougé. La CENI galère à haute voix.

En publiant un chapelet de contraintes liées à la bonne exécution de sa feuille de route, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pointe brutalement du doigt accusateur les parties prenantes concernées par les charges prioritaires des élections. En tête de liste des besoins susceptibles de bloquer la machine électorale se trouve justement le nerf de la guerre. L’argent. Les moyens financiers pour combler les besoins opérationnels et cruciaux d’urgence.

Pourtant, l’équipe Kadima avait été reçue le vendredi 31 décembre de l’année dernière par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde entre autres pour se satisfaire des garanties fixes dans le financement du processus. Le PM aurait confirmé ses énormes promesses déjà communiquées à l’Assemblée nationale et au Sénat qui se résument comme suit : « Notre gouvernement a déjà mis de côté, dans le cadre des économies de cette année, 200 milliards de francs congolais sur des prévisions initiales de 90 milliards, pour l’exercice 2021. Et pour l’exercice 2022, nous avons aligné, 500 milliards de FC pour nous permettre de couvrir les charges liées au processus électoral. Nous attendons du bureau qui a été récemment installé, un plan concret qui nous permettra de démarrer les opérations électorales ». Paroles du Premier. Ce qui étonne dans la feuille de route de la CENI renforcé par le discours de Denis Kadima à la présentation de la feuille de route du cycle électoral 2021 – 2026 le jeudi 3 février 2022, est cette détresse manifestée par la centrale électorale dont les caisses sonnent toujours vides. En effet, parmi les montagnes des contraintes, se trouve la mobilisation des ressources financières, rôle prioritairement réservé au gouvernement de la République.

Sama, aurait-il bluffé les élus nationaux ?

« J’aimerais rassurer la représentation nationale que dès son investiture, votre gouvernement mettra tout en œuvre pour baliser le chemin des élections à venir, que nous voulons tous transparentes et apaisées. Il constituera des provisions budgétaires pour le financement des élections et inscrira chaque année dans le budget de l’État les crédits nécessaires pour ce faire. Il assurera la disponibilité permanente desdits crédits de manière à ne pas compromettre financièrement l’organisation cyclique des élections dans notre pays. Il y va de la bonne marche de notre démocratie , déclara le Premier ministre, chef du gouvernement aux députés nationaux et aux sénateurs.

Certaines sources indiquent que la CENI aurait produit un travail autour de la budgétisation du cycle électoral. Et que par courtoisie politique, la centrale aurait opté pour une formule de politesse pour ne pas heurter les susceptibilités des partenaires en face, donc, ne rien publier à ce stade. Le principe étant de ne surtout pas indisposer les principaux appuis politiques de Denis Kadima. Or, dans la marche d’un processus électoral, ne pas tenir compte des impondérables exigibles pour le décollage du train des élections peut compromettre la bonne marche de celui-ci. Reconnu homme de parole, Sama est en passe de décevoir si le tableau de disette que présente la CENI ne signale aucun décaissement liquide dans les prochaines semaines. Car, justement, comme le soulignait lui-même le Premier Ministre, « c’est à ce prix que nous allons consolider notre démocratie et garantir à chaque citoyen la jouissance de son droit constitutionnel, d’influencer la gestion publique à travers le choix de ses élus».

Jeanric Umande
Ouragan

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