Près de 200 maisons sont parties en fumée dans un incendie survenu dans l’après-midi de ce vendredi 17 août entre les avenues Irambo I et Pesage II dans le quartier Nyalukemba, dans la commune d’Ibanda, à Bukavu (province du Sud-Kivu). Cet incendie s’ajoute aux deux autres que la ville a connus cette semaine dans la commune de Kadutu mais cette fois-ci, l’incendie a ravagé quasiment tout un quartier et de mémoire de Bukavien, cela ne s’était jamais produit avec une si grande ampleur.

D’après Deo Kurasa, le chef de quartier de Nyalukemba, il y aurait au moins 197 maisons consumées par le feu. A cela s’ajoute une clinique maternité privée de deux étages qui a été ravagée par les flammes. Selon Deo Kurasa, cet incident aurait affecté entre 2.500 et 3.000 personnes qui se retrouvent à la rue.

C’est presque un miracle, mais, jusqu’ici, aucun décès n’est à déplorer. Le nombre de blessés, lui, n’est pas encore connu. Par contre, plusieurs enfants sont portés disparus. Ils se seraient égarés durant l’incendie.

« Cela s’est passé ce vendredi entre 16h30 et 20h30. Nous ne connaissons pas jusqu’à présent l’origine exacte du feu. Selon certaines sources locales, l’incendie serait parti d’un enfant de 12 ans qui préparait de la bouillie et qui aurait bouté accidentellement le feu chez lui en soulevant sa marmite avec un vêtement. Pour d’autres, l’incendie serait venu d’une batterie d’un panneau solaire qui aurait explosée.

Ce matin, nous avons pu identifier 197 maisons calcinées. Plusieurs familles ont passé la nuit à l’extérieure. A cette heure, les enquêtes continuent pour avoir plus de détails ». Le chef de quartier a également remercié la mairie et la Monusco pour avoir mobilisé leurs camions anti-incendie bien que cela n’ait pas suffi. Il a également remercié les jeunes volontaires du quartier qui se sont mobilisés pour aider les habitants et circonscrire l’incendie en démontant des maisons en planches.

Monique Kabale Mukelenga, l’une des victimes de l’incendie, explique qu’elle habite le quartier Nyalukemba depuis 2001 et que c’est la 2ème fois que sa maison part en fumée. D’autres membres de sa famille ont également été touchés comme sa sœur dont la maison a été démolie pour éviter que le feu ne se propage.

À présent plus de 400 familles victimes de l’incendie sont sans assistance. Certaines familles ont passé la nuit à l’extérieure et d’autres dans des familles d’accueil précise le chef de quartier. Ce samedi matin, elles tentaient de récupérer ce qui pouvait l’être (des tôles, des clous,…) dans les cendres encore fumantes de leur maison. Les fils électriques ont également été coupés et gisent sur le sol ce qui fait craindre à certains un regain d’insécurité. Des vols pendant l’incendie ont d’ailleurs été rapportés.

Les incendies sont devenus récurrents à Bukavu depuis le début de la saison sèche. Le dernier en date est celui survenu dans la nuit du 15 au 16 août au marché de Kadutu. Une centaine de maisons abritant des dépôts, des restaurants et des magasins ont été ravagés par les flammes. Ces incendies touchent surtout les quartiers populaires de la ville qui comptent une forte densité de maisons contigües construites en planches de bois. Des habitants fustigeaient également, ce samedi matin, l’absence de politiques et le non respect des règles d’urbanismes. D’ailleurs, le camion anti-incendie a eu des difficultés à atteindre les lieux car dans ce quartier, beaucoup de maisons ne sont accessibles que par des chemins.

Du côté des autorités, le maire de la ville était en déplacement tout comme le Gouverneur du Sud-Kivu. Leurs adjoints ont pu cependant s’enquérir, de la situation mais aucune déclaration officielle n’a été faite, notamment pour secourir les victimes jetées dans la rue.

La ministre nationale des Droits humains qui est elle-même originaire de Bukavu, Mme Marie-Ange Mushobekwa, a exprimé sa compassion sur Twitter en espérant que les autorités provinciales puissent élucider les circonstances du drame et prendre des mesures adéquates pour que cela ne se reproduise plus.

La Libre Afrique

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