Les syndicats représentatifs et délégués syndicaux représentants des travailleurs à la GECAMINES, réunis en séance extraordinaire vendredi 27 décembre 2019 au Mess Mumbunda de leur société, ont adressé un mémorandum au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.

Dans ce mémo, ils appellent à l’implication personnelle du président de la République, pour mettre un terme au dossier 200 millions qui oppose la GECAMINES à la société Ventora Developpement (ex Fleurette Mumi Holdings).

À en croire ces agents de la GECAMINES, cette affaire « préjudicie lourdement la gestion quotidienne de cette entreprise, la paix sociale et discrédite ses dirigeants ».

Les syndicats de la GECAMINES dénoncent, par ailleurs, une diabolisation et un acharnement visant à freiner l’élan de production de leur entreprise.

« Nous sentons la diabolisation et un acharnement sans cause pour freiner l’élan de la production et perturber la paix sociale au sein de notre société », lit-on dans ce mémo.

Les documents en notre possession, poursuivent-ils, « prouvent et confirment bel et bien que ladite somme a été réellement versée au trésor public pour le paiement des avances sur fiscalités » et les pièces dont la référence ci-après en témoignent :

  • Lettre du ministre des finances datée du 24 janvier 2018 avec comme objet : titrisation et compensation des avances faites au trésor public par la GECAMINES ;
  • Lettre du gouverneur de la Banque Centrale du Congo du 08 janvier 2018 adressée au ministre des finances à ce sujet ;
  • États financiers exercices comptables 2018 de la GECAMINES audités par « Price » qui est un cabinet de renommé international, appuyé par l’Etat congolais en sa qualité de l’actionnaire unique au cours d’une assemblée générale ;
  • Et les extraits bancaires etc.

« Malgré toutes les justifications présentées par les dirigeants de la GECAMINES, nous sentons un acharnement de déstabilisation qui semble poursuivre d’autres objectifs. Nous nous opposons farouchement à cette démarche de déstabilisation, qui n’est pas la première contre GECAMINES S.A et pensons qu’accréditer cette situation serait une erreur historique », ajoutent-ils.

Dans le même mémo, les syndicats représentatifs et délégués syndicaux à la GECAMINES attirent aussi l’attention de Félix Tshisekedi sur le fait que ce dossier a « pris inutilement beaucoup de temps et a déjà engendré de lourdes conséquences et perturbé la production ainsi que la paix sociale avec comme conséquence le risque d’empêcher la GECAMINES S.A de contribuer efficacement au budget 2020 de notre pays si on n’y prend garde rapidement ».

Ils formulent également quelques recommandations au chef de l’Etat, à savoir :

  1. Son implication personnelle pour le retour des dirigeants de la GECAMINES à Lubumbashi afin d’assurer la gestion quotidienne de l’entreprise ;
  2. Instruire le gouvernement national de remettre la GECAMINES dans ses droits en remboursant le solde de 63 millions sur les 70 millions USD empruntés par le gouvernement ;
  3. Eviter la politisation de la gestion de l’entreprise et surtout du dossier en cours dont la traçabilité est claire et vérifiable ;
  4. Les accompagner dans la relance du processus de modernisation de la GECAMINES pour l’intérêt de toute la nation congolaise.

À celà, s’ajoutent l’apurement de 48 mois d’arriérés de salaire, la régularité de la paie mensuelle, le paiement mensuel des décomptes finals des retraités, (orphelins et veuves etc. ).

Pour rappel, la société Ventora Developpement réclame à la GECAMINES 200 millions d’euros de dette et de dommages et intérêts. Une créance datée de 2017 que reconnaît la GECAMINES. Cependant, cette entreprise du portefeuille de l’Etat dit ne pas être en mesure de payer cet argent suite aux sanctions imposées par les États-Unis à la société Ventora Developpement. Un argument rejetée par cette dernière qui, à son tour, accuse la GECAMINES de « mauvaise foi », car, selon elle, la transaction se fait hors circuit bancaire américain.

Pendant ce temps, l’affaire est prise en délibéré à la Cour d’appel du Haut-Katanga depuis le 29 novembre 2019. Le prononcé du juge devait intervenir le 12 décembre dernier mais il n’a pas eu lieu.

Prince Mayiro

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