Le bureau urbain de la société civile ville de Bukavu se dit préoccupé par la recrudescence de l’insécurité dans la province du Sud-Kivu et plus précisément dans la ville de Bukavu.

Dans une déclaration rendue publique ce mercredi, le bureau de la société civile précise que ces dernier temps, il ne se passe plus deux jours sans compter des morts suite aux attaques d’hommes armés qui tuent, pillent et blessent de paisibles citoyens dans l’indifférence des autorités.

D’après Zozo Sakali, président de la société civile ville de Bukavu, « le phénomène des corps sans vie atteint des proportions inacceptables. En une seule semaine, au moins un corps sans vie a été découvert dans chaque commune de la ville de Bukavu. Il y a quelques jours, le corps sans vie d’un jeune candidat député à la circonscription électorale de Bukavu a été découvert dans la commune d’Ibanda. Un autre cadavre a été retrouvé le 7 septembre sur l’avenue Nyantemu dans la commune de Bagira et un autre dans la commune de Kadutu, le 11 septembre. A ce jour, aucun résultat d’une quelconque enquête n’a été rendu public ».

L’opération « Tujikinge » ne suffit pas

Le Conseil de sécurité de la ville de Bukavu avait lancé, en février dernier, l’opération « Tujikinge » sur toute l’étendue de la province. L’Opération Tujikinge vise non seulement à sécuriser la population et ses biens mais également à renforcer la collaboration entre la population et les agents de l’ordre afin de lutter contre l’insécurité en province. Les autorités ont même prévu des récompenses à ceux qui auront livré des informations ou dénoncé des suspects.

Malgré cette campagne, la situation sécuritaire en province ne cesse de se détériorer. La province est aujourd’hui victime de cas d’assassinats, d’attaques de maisons et d’enlèvements.

Inaction des autorités

Dans son bulletin d’information No 055, la synergie des associations des jeunes pour l’éducation civique électorale et la protection de l’homme au Sud-Kivu (SAJECEK) indique que 19 personnes ont été tuées au courant du mois d’Août dans le Sud-Kivu.

Contacté, Robert Njangala, coordonnateur de la SAJECEK, se dit choqué par l’inaction des autorités provinciales, malgré les multiples dénonciations des organisations de la société civile. « La ville de Bukavu vient en tête en terme d’assassinats. Au total sept personnes ont été tuées, vingt maisons attaquées, deux cas d’enlèvements et deux autres cas de justice populaire au courant du seul mois d’août, ce qui nous pousse à nous interroger sur le rôle joué par les autorités pour sécuriser la population, alors que Bukavu abrite le plus grand nombre d’agents de sécurité, mais aussi les plus hautes autorités politico-administratives de la province, des militaires et des policiers. Si l’insécurité culmine dans la ville de Bukavu, que penser de la situation sécuritaire dans les différents territoires que comptent la Province du Sud-Kivu? Déjà, le territoire d’Uvira à lui seul occupe la première position dans la rubrique enlèvement et la situation dans la plaine de la Ruzizi inquiète et nécessite des mesures coercitives ».

Le bureau urbain de la société civile ville de Bukavu exige un dialogue sécuritaire entre les autorités urbaines, les services de sécurité et la société civile mais aussi des sanctions à l’encontre de certains responsables des services de sécurité qui ont failli à leurs missions.

La libre Afrique

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