Alors qu’on croyait avoir mis une croix sur le dossier relatif aux poissons chinchards que devait pécher la RDC dans les eaux profondes namibiennes l’année passée, le ministre de l’Economie, Jean-Marie Kalumba, a été saisi par une correspondance de son collègue de Namibie accordant un nouveau sursis à la RDC pour récolter 27.300 tonnes de chinchards non capturés en 2021. Ce délai concerne la période allant du 7 mars 2022 au 31 décembre 2022.

Par ailleurs, le ministre namibien, Derek Klazen, précise que cette fois-ci aucune prolongation ne sera accordée au cas où la RDC n’épuiserait pas son quota de pêche. « En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’article 33 de la loi de 2000 sur les ressources marines, j’accorde, par la présente au gouvernement de la RDC, le droit de récolter à des fins commerciales les 27.300 tonnes métriques non capturés du quota de poissons chinchards pour la période 2022… il est prévu qu’à la fin de la saison de pêche, mon bureau soit informé sur les tonnes métriques de poissons réellement péchés et le solde, le cas échéant. Le quota garantit que les chinchards doivent être pêchés au plus tard le 31 décembre 2022 car aucune prolongation ne sera accordée… », Peut-on lire dans cette correspondance adressée au ministre de l’Economie de la RDC.

On se rappelle que tout est parti du bras de fer entre le gouvernement et les importateurs des produits vivriers qui, délibérément, refusaient de baisser les prix des surgelés et ont recouru aux pratiques de la rétention des stocks afin de créer une rareté des produits et une spéculation sur le prix. Une pratique dangereuse qui a entrainé la surchauffe sur le marché au moment où on s’approchait des festivités de fin d’année.

Pour stopper cette hémorragie, le gouvernement congolais avait négocié directement avec la Namibie, l’année passée, pour un quota de pêche des chinchards à mettre à la disposition des importateurs congolais, de manière à ramener à la baisse les prix de ce produit de première nécessité largement consommé à Kinshasa. Cet approvisionnement d’urgence avait pour but de ne pas exposer la population à un risque de pénurie causé volontairement par certains importateurs.

Malheureusement, le processus a connu plusieurs obstacles qui ont fait que la RDC ne soit pas en mesure de récolter les chinchards dans le délai. Il s’est posé un retard dans le décaissement des fonds (6 millions de dollars débloqués en novembre 2021). D’ailleurs, renseignent des sources proches du dossier, les autres opérations de pêche qui devraient s’en suivre attendent jusqu’à ce jour un financement.

Il est donc possible pour la RDC de pêcher la totalité de son quota, à condition que les fonds soient décaissés dans le meilleur délai. De son côté, le ministère de l’Economie assure que les produits importés seront vendus à des prix abordables, accessibles aux bourses modestes.

Le Phare

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