Des défenseurs des droits de l’homme dénoncent le maintien en détention des ressortissants de la RDC et du Congo depuis trois mois et sans assistance au Gabon. Ces arrestations ont eu lieu en rapport avec l’exfiltration du général Faustin Munene, l’ancien chef d’état-major de l’armée de Kinshasa.

Le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) affirme avoir été informé de l’incarcération de plusieurs ressortissants congolais depuis le 10 janvier 2018 à Franceville, au Gabon.

L’ONG gabonaise cite notamment deux ressortissants du Congo-Brazzaville Amses Tongu Makuala et Thierry Massamba et un de la RDC, François Luakabuanga Mukungishi, professeur de sciences physiques au lycée M. Jean Jérôme Adam de Franceville.

« D’après les informations de la société civile recueillies auprès des familles concernées, les trois personnes incriminées dans cette affaire sont accusées par les autorités gabonaises d’avoir facilité l’exfiltration du Congo pour le Gabon à titre humanitaire, du Général Munene, ancien chef d’Etat-major de la RDC sous le régime de (Laurent-Désiré) Kabila » père de l’actuel président congolais, a déclaré à VOA Afrique par téléphone Georges Mpaga, président du ROLBG.

Selon lui, « les trois sont détenues dans un lieu révélé et privées de la visite de leurs proches et membres de famille et même de leurs avocats ».

Les autorités Libreville n’ont pas été joignables pour commenter sur cette affaire.

Le ROLBG qualifie d’arbitraires l’arrestation et la détention de ces trois personnes et s’engage à saisir le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à Genève, le bureau du HCR au Gabon, ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme à l’international.

Le général Munene a été arrêté et expulsé du Gabon vers le Congo où il serait de nouveau en détention le 10 janvier 2018.

L’officier est soupçonné par Kinshasa d’être le commanditaire de l’attaque du 27 février 2011 contre la résidence du président Joseph Kabila et du camp militaire Kokolo à Kinshasa, qui avait fait 19 morts (onze assaillants et huit soldats).

Il est aussi accusé par Kinshasa de « tentative de coup d’Etat » dans la province du Bandundu (ouest) en novembre 2010.

Le général Munene avait été arrêté à la mi-janvier 2011 au Congo-Brazzaville, à Pointe-Noire, avant l’attaque de la résidence du président Kabila.

Brazzaville avait refusé de l’extrader vers Kinshasa, qui avait rappelé son ambassadeur en mars 2011 en signe de protestation.

On ignore depuis quand M. Munene se trouve sur le territoire gabonais. La province gabonaise où il a été arrêté est frontalière du Congo-Brazzaville. Les deux pays partagent près de 2.000 km de frontières communes.

Le général-major Munene a été vice-ministre de l’Intérieur et chef d’état-major des forces armées congolaises sous Laurent-Désiré Kabila, précédent président et père de l’actuel, assassiné il y a tout juste 17 ans, le 16 janvier 2001.

VOA / MCN

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