En dépit du tsunami politique qu’elle avait provoqué dans les deux chambres du Parlement, d’abord en décembre 2020 au niveau de l’Assemblée Nationale et ensuite du Sénat en janvier 2021, une certaine classe politique congolaise persistait à croire que la majorité parlementaire de l’Union Sacrée était sans soubassement sur le terrain. Dix mois après sa naissance, cette méga plate-forme vient de donner une réponse claire et nette à ses détracteurs. En un mot comme en cent, le verdict populaire est tombé : « Tembe nye ! ».

En effet, hier jeudi 04 novembre 2021, à l’occasion du retour triomphal au pays de son « Autorité morale », Félix Antoine Tshisekedi, Chef de l’Etat et président en exercice de l’Union Africaine, par l’aéroport international de N’Djili, elle a fait une démonstration de force qui fera date dans les annales de la République. Le temps s’est pratiquement arrêté pendant toute la journée d’hier. Sa brillante participation au Sommet du G20 à Rome, en Italie, ainsi qu’à la COP 26, entendez la Conférence des Nations Unies sur le Climat, à Glasgow, Ecosse, aux côtés des décideurs politiques des Nations industrialisées de la planète, méritait d’être saluée par une marque de reconnaissance qui s’est muée en une fête populaire.

Dès les premières heures de la matinée, des calicots étaient déployés le long du boulevard Lumumba, de Limete à N’Djili-Aéro, en passant par des places « fortes » telles que celles des sauts-de-mouton de Debonhomme, de Bitabe dans le périmètre du Marché de la Liberté, de Masina/Pascal ainsi que des terminus de Kingasani ya Suka, de Mikondo et de Badara. Comme s’ils avaient passé la nuit à la belle étoile, des militants et cadres de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), de l’AFDC (Alliance des Forces Démocratiques pour le Congo), de la CCU (Convention des Congolais Unis), du Palu/Limete et des partis et regroupements politiques alliés se tenaient déjà par dizaines le long du parcours qu’allait emprunter le cortège présidentiel.

En dépit du fait que l’avion ramenant Fatshi à Kinshasa était annoncé pour l’après-midi, autour de 15 heures, les trottoirs du boulevard Lumumba continuaient d’être envahis des grappes humaines, au point que vers midi, tout le monde sentait que le boulevard Lumumba allait finir par se boucher. Par ailleurs, de colonnes interminables de voitures, bus, taxis, motos convergeaient vers l’aéroport international de N’Djili, avec à leurs bords des personnalités politiques, cadres, militants et sympathisants de l’Union Sacrée scandant le slogan « Fatshi Béton », cette sorte de cri de guerre symbolique de l’émergence d’un nouveau leadership, fort et clairvoyant au sommet de l’Etat.

Il a régné à l’aéroport de N’Djili même, sur le tarmac comme au niveau du parking extérieur, une ambiance euphorique, digne d’une kermesse, avec le couple présidentiel noyé dans une marée humaine que les services de sécurité ont eu du mal à contenir. On a même craint, à plusieurs reprises, la rupture du cordon de sécurité, tellement la foule s’était mêlée aux « VIP ».

La forte mobilisation populaire vécue hier jeudi 04 novembre 2021 s’est voulue un retour de l’ascenseur du peuple congolais, à travers des millions de Kinoises et Kinois, à l’homme qui incarne depuis deux ans le retour en force du pays sur la scène diplomatique internationale. Après environ deux décennies d’hibernation, la voix du Grand Congo se fait de nouveau entendre avec une tonalité annonciatrice de la renaissance d’une puissance politique, économique, commerciale et industrielle demain, locomotive de l’Afrique.

On aura beau critiquer le déplacement des ministres, sénateurs, députés nationaux et provinciaux ainsi que celui des milliers de cadres et militants des partis et regroupements politiques de l’Union Sacrée vers l’aéroport de N’Djili, sans oublier des milliers de curieux de tous les âges massés le long des artères empruntées par le couple présidentiel, on retient au moins qu’il n’était pas le fait d’une contrainte quelconque, mais plutôt l’expression de leur attachement à un idéal, celui du changement de gouvernance au pays. Et comme tout changement, il est porté par un homme, et non pas un extra-terrestre ou un demi-Dieu, comme à une époque révolue.

Kimp
Le Phare

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