Il doit se rendre aujourd’hui à 13 heures dans la salle des Congrès à l’Assemblée nationale sur invitation du Bureau d’âge de Christophe Mboso Nkodia Mpwanga pour répondre à la motion de censure initiée par le député-Ensemble Chérubin Okende et qui a récolté en tout 301 signatures. Lui, c’est Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier ministre et chef du gouvernement. Mais l’homme ne fera pas du tout le déplacement du Palais du Peuple, ont confirmé des sources proches de la Primature. Et pour cause. Ilunkamba ne reconnait pas la légalité au Bureau d’âge de la Chambre basse de procéder à l’examen d’une motion de censure contre le Premier ministre et son gouvernement.

Le Bureau d’âge n’a d’autre compétence que l’élection du Bureau définitif. Point-trait. D’où, Sylvestre Ilunga Ilunkamba attend de ne répondre qu’à l’invitation émanant du seul Bureau définitif de l’Assemblée nationale. Argument juridiquement imparable. Le Premier ministre et chef du gouvernement congolais ignore superbement l’Arrêt de la Cour constitutionnelle qui donne au Bureau d’âge les attributions d’un Bureau définitif, ce qui est tout de même inimaginable.

Car, il n’y a aucune disposition ni dans la Constitution ni dans aucune autre loi ni dans le Règlement intérieur (RI) de l’Assemblée nationale qui fait qu’un Bureau dit d’âge composé uniquement de trois membres ait les mêmes pouvoirs qu’un Bureau définitif composé de sept membres. Le Bureau d’âge n’a comme seule compétence que l’élection du Bureau définitif et rien d’autre. Logiquement, Christophe Mboso Nkodia Pwanga, ne peut qu’organiser, toutes affaires cessantes, l’élection du Bureau définitif dès la déchéance du Bureau-Mabunda. Quitte, s’il sied que le bureau définitif initie la motion de censure contre le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Or le Bureau d’âge fait égrener les jours en s’occupant d’autre chose que de l’élection du Bureau définitif dont le calendrier n’a jamais été élaboré et publié alors que la session extraordinaire en cours clôture ce 2 février, soit moins d’une semaine. Là où le calendrier électoral de l’élection du Bureau définitif prend au minimum au tout une semaine. L’Assemblée nationale risque bien de ne pas clôturer à cette date-là. On ne voit par ailleurs pas des signes que le Bureau d’âge de Mboso Nkodia Mpwanga pose dans ce sens.

Il se montre plutôt préoccupé par autre chose comme plus particulièrement la motion de censure contre le Premier ministre et son gouvernement pour bien des raisons que le commun des mortels connaît. En refusant de se présenter à l’Assemblée nationale devant le Bureau d’âge, Sylvestre Ilunga IIunkamba piège Félix Tshisekedi, le Président de la République et Christophe Mboso Nkodia Mpwanga, le Président du Bureau d’âge. Il va les conduire à la faute.

Celle de violer la Constitution et le RI de l’Assemblée nationale que la Cour constitutionnelle avait déclaré en son temps, conforme à la Constitution. Première hypothèse, Mboso Kodia Mpwanga et les députés-Union sacrée constatent le refus d’Ilunkamba de se présenter et le qualifient d’outrage et examinent et votent la motion de censure en son absence. S’il est déchu dans ces conditions qui énerveraient la procédure, Sylvestre Ilunga Ilunkamba pourrait ignorer cette déchéance et continuer à se considérer comme Premier ministre et à occuper l’ « Avenue Roi-Baudouin ».

Si, dans cette même hypothèse Félix Tshisekedi signe une Ordonnance pour constater sa déchéance à l’Assemblée nationale. Ce serait alors le chaos dans la mesure où il y aurait deux Premiers ministres et deux gouvernements, celui se considérant comme légal de Sylvestre Ilunga Ilunkamba et celui de l’Union sacrée de la nation de Félix Tshisekedi. Une situation que les Congolais ont déjà expérimentée alors Zaïrois en 92-94 à la CNS lorsque le Maréchal Mobutu, Président de la République avait révoqué Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, Premier ministre élu à la CNS « Conférence nationale souveraine ».

Ce dernier avait mis en place un Gouvernement dit légal qui siégeait dans sa résidence privée de Limeté-Pétunias parallèlement à celui entre guillemets de Mobutu Sese Seko, Président de la République. Pourtant en 2021, les Congolais sont bien vaccinés contre pareilles déconvenues de deux gouvernements. Comment ? Car, depuis 2006, ils ont une Constitution votée au referendum de décembre 2005 et qui prévoit tous les cas de figure. Il suffit tout simplement de la respecter scrupuleusement dans sa lettre et son esprit. Ce qui ne semble malheureusement pas être le cas à ce jour. C’est bien dommage.

KANDOLO M.
Forum des as

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