L’ancien ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Willy Bakonga rentrera-t-il en prison ? Condamné fin avril à trois ans de prison pour « blanchiment d’argent »et « transfert illicite de capitaux vers l’étranger », il a été libéré jeudi dernier, soit près de 7 mois après son arrestation. Un jour après cette remise en liberté et le tollé qu’il a provoqué, la ministre de la Justice Rose Mutombo a soulevé des anomalies dans la décision et suggère sa remise en prison.
Dans une correspondance adressée par Rose Mutombo, ministre de la Justice, au procureur général près la Cour de cassation, on apprend que l’acte qui a permis la libération de Willy Bakonga est une lettre envoyée au directeur de la prison centrale de Makala par le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe.
Cette correspondance contenait une liste des condamnés qui seraient éligibles à la décision de mesure de grâce collective prise en juillet par le chef de l’État. Seulement, la ministre fait remarquer que le nom de Willy Bakonga a été repris alors que ce dernier ne dépend pas de la juridiction du procureur près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe.
La ministre de la Justice désapprouve cette démarche et considère qu’il s’agit d’un « manquement grave et d’un excès de pouvoir qui porte atteinte à l’exécution de l’Ordonnance présidentielle du 28 juillet 2021 portant mesure collective de grâce ».
Elle demande ainsi que Willy Bakonga rentre en prison. « Les personnes condamnées par la Cour de cassation doivent être ramenées dans l’état où elles étaient, avant sa lettre, à la prison centrale de Makala », dit-elle.
Côté défense de Willy Bakonga, ses avocats disent qu’ils n’ont à ce stade aucun commentaire à faire sur le contour de cette libération.
Patient Ligodi
RFI