« Ce n’est pas en imitant ce qui se fait ailleurs que nous nous en sortirons », martèle l’élu de Lodja.

Alors qu’il intervenait dimanche dans l’émission « le débat africain » d’Alain Foka sur RFI autour de la situation au sein de la coalition au pouvoir en RDC, CACH-FCC avec Devos Kitoko Mulenda, secrétaire général de l’Ecide, Daniel Mwana-Nteba, cadre du Parti socialiste, membre du Conseil d’administration de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP), Jacquemin Shabani du présidium de l’UDPS-T et Christian Mwando, député national et secrétaire général adjoint d’« Ensemble pour le changement », le député national et membre du FCC et président du Conseil d’administration des Lignes maritimes congolaises (LMC SA), Lambert Mende Omalanga a déclaré que la RDC ne peut se passer de la coalition arc-en-ciel actuellement au pouvoir.

La brève arrestation du ministre de la Justice sur fond de la polémique autour d’une réforme judiciaire postposée à l’Assemblée nationale, la lourde condamnation de Vital Kamerhe, le coup de gueule de l’église catholique contre la désignation de Ronsard Malonda à la tête de la CENI et la destitution de Jean Marc Kabund de la 1ère vice-présidence de l’Assemblée nationale ou encore les atteintes à l’inviolabilité du siège du parlement ont semblé faire battre de l’aile à la coalition gouvernementale en place.

UNE COALITION COMMUNE POUR L’INTERET SUPERIEUR DE LA NATION

Lambert Mende a estimé qu’il s’agissait plutôt des « poussées d’adrénaline » consécutives aux essais d’accommodation à une nouvelle expérience politique privilégiant la paix et la cohésion nationale adoptée délibérément par Félix Tshisekedi et Joseph Kabila au lendemain des élections de décembre 2018 qui ont vu le premier remporter l’élection présidentielle et le second rafler la majorité parlementaire.

« Plutôt que de se vautrer dans un mimétisme pernicieux pour faire comme ailleurs (France) et pour éviter au pays de revivre les drames de l’hostilité qui opposa en 1960 le président Kasavubu et le premier ministre Lumumba, les deux leaders ont décidé de tenter la stratégie d’une coalition arc-en-ciel qui marche », a-t-il déclaré.

Sans langue de bois, Mende a revendiqué le droit des Congolais à tenter cette expérience inédite et s’est félicité de » la capacité du président Tshisekedi et de l’ancien président Kabila à dissiper les nuages qui couvrent parfois l’arc-en-ciel » en rappelant que la RDC reste toujours l’objet de plusieurs convoitises extérieures.

« Nous avons le droit à nos propres erreurs. On ne peut pas parler d’une situation de chaos dans la coalition CACH-FCC. On a connu une certaine montée de fièvre mais la situation rentre dans l’ordre » a-t-il indiqué.

Arguant sans le prouver « l’existence d’un deal obscur » entre le président Tshisekedi et son prédécesseur, Devos Kitoko et Christian Mwando de Lamuka ont été recadrés par Lambert Mende, Jacquemin Shabani et Daniel Mwana-Nteba, membres de la coalition.

« Nous sommes ensemble dans la coalition par nécessité de ne plus revivre le drame des crises qui ont court-circuité le bon fonctionnement des institutions en 1960 entre le président Kasavubu et le premier ministre Patrice Lumumba et non pour un quelconque deal. Le manichéisme et la chasse aux sorcières, c’est du déjà vu et ça ne résout aucun des problèmes auxquels le pays se trouve confronté aujourd’hui. Le Congo connaît une crise de stratégie et la solution idoine est cette stratégie de la coalition. Ce n’est pas en imitant ce qui se fait ailleurs que nous nous en sortirons », a martelé Lambert Mende alors que Daniel Mwana-Nteba précisait qu’il s’agit d’ « une coalition de gouvernance commune pour l’intérêt supérieur de la nation, un mariage de raison ».

COMMENT APAISER LES TENSIONS

S’il faut garder à l’esprit que la coalition CACH -FCC a été créée pour changer les conditions de vie des Congolais, pour une société meilleure, il est nécessaire de susciter un élan collectif, de créer une dynamique, d’évoluer main dans la main avec les autres cadres de la coalition, chacun apportant ce qu’il peut en fonction de son niveau de compétence et d’expérience. Chaque membre a, en effet, son utilité. Il faut juste savoir utiliser chacun là où il peut donner le meilleur de lui-même, en tenant compte de ses aptitudes et de ses qualités intrinsèques.
Les acteurs de la coalition ne peuvent pas se laisser aveugler par la haine, la rancune, l’esprit de vengeance, et les règlements de compte. Ils doivent plus envisager l’action politique sous l’angle des intérêts matériels ou des ambitions individuelles car les hommes d’Etat ne sacrifient pas les intérêts du peuple pour satisfaire leurs caprices.

Pour préserver sa crédibilité, la coalition se doit d’appliquer en son sein ce que ses membres claironnent à longueur des journées : l’Etat de droit, la cohésion nationale, le développement…Cette notion postule que nul n’est au-dessus de la loi. Celle-ci s’applique à tous, du président de la République au citoyen lambda.

PAS D’ALTERNATIVE A LA COALITION FCC-CACH

La RDC est une démocratie semi-parlementaire. Aucune politique gouvernementale ne peut donc s’appliquer sans le soutien du parlement. Au sein de cette institution, la majorité est détenue par la coalition CACH -FCC dont le FCC détient le plus grand nombre d’élus.

Le leadership congolais sera donc plus résilient et plus efficient si la coalition CACH-FCC est consolidée et qu’elle travaille en symbiose avec le président de la République. Leurs Coordinations respectives devraient se retrouver périodiquement, au moins une fois par mois, pour faire le point sur l’état général du pays, analyser l’action du gouvernement, suggérer des décisions et des réformes et en informer correctement l’opinion.

C’est ce qui peut garantir la paix politique et rassurer la population. La franche collaboration, la confiance réciproque et le renforcement des capacités au sein de cette coalition contribueront à résister au tourbillon engendré par le coronavirus. Sans cela, la RDC, notre mère-patrie risque de vivre des drames, et les Congolais n’auront que leurs yeux pour pleurer. Et pour la classe politique, un crime de non-assistance à peuple en danger.

A.M.
Le Maximum

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