Après 379 jours d’interdiction de circulation après 23 heures, le Gouvernement congolais a, enfin, levé hier lundi 14 février, la mesure de couvre-feu sur l’ensemble de l’immense territoire du pays, sauf dans l’Ituri et le Nord-Kivu, deux provinces de l’Est et du Nord-Est placées sous Etat de siège depuis le mois de mai de l’année dernière. L’annonce a été faite à la Télévision nationale par Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement, à l’issue d’une réunion du Comité multisectoriel de lutte contre la Covid-19, sous la houlette du Président de la République, Félix Tshisekedi.

Par ailleurs, le test Covid-19 obligatoire à l’entrée du territoire national pour tout passager complètement vacciné à l’intérieur du pays pour des vols domestiques, est désormais supprimé. Mais, le Gouvernement attire l’attention du public que la levée du couvre-feu ne signifie nullement la fin de la pandémie en RD Congo. Surtout, avec le risque de survenue d’une éventuelle cinquième vague au regard de la saisonnalité observée ces dernières années de lutte contre cette pandémie.

Ainsi, pour parer à toute éventualité, les gestes barrières ainsi que les autres mesures précédemment édictées restent de stricte application. Il s’agit, à titre de rappel, du port obligatoire et correct du masque anti-postillon dans tous les espaces publics. Notamment, les lieux de travail, de culte, de commerce, de déroulement des activités sportives, les Universités, les hôpitaux, les moyens de transport en commun, les restaurants, les établissements d’hébergement et les édifices publics.

Au port obligatoire du masque, le Gouvernement ajoute le renforcement des dispositifs de contrôle et de prévention à chaque entrée d’un édifice public important, la prise de température corporelle, le lavage des mains à l’eau et au savon et ou l’application du gel hydro-alcoolique ; Le strict respect de la distanciation physique. Pas seulement. Dans les transports publics, tous les passagers devront être assis avec l’exigence de porter le masque et de respecter les gestes barrières.

Toujours dans la foulée des restrictions maintenues pour lutter contre la propagation de la pandémie, les manifestations publiques (réunions, célébrations, mariages, réceptions, anniversaires, rencontres sportives, concerts…) se déroulant dans un espace extérieur ou clos, ne devront pas excéder plus de 50 % de la capacité.

En outre, les veillées mortuaires dans les funérariums et ou à domicile, sont strictement interdites. Les dépouilles mortelles seront directement conduites de la morgue au lieu de l’inhumation, avec un nombre d’accompagnement n’excédant pas cinquante personnes.

« La 4ème vague du Covid-19, produite par le variant Omicron, est derrière nous. Mais cela ne veut nullement dire que la pandémie est définitivement terminée. Nous devons donc rester très vigilants, en continuant à observer les gestes barrières parce que le virus peut revenir. Car, nous avons observé que l’épidémie survient, d’après notre expérience de deux ans, entre les mois d’avril et juillet. Par conséquent, si après ce mois de février jusqu’en avril prochain, le pays n’enregistre plus de nouveaux cas Covid, c’est alors que nous pourrons espérer vivre tranquillement. Mais, l’hypothèse de voir la pandémie revenir dans notre pays est là », explique le Prof Jean-Jacques Muyembe Ta M’fum, Médecin directeur de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) et coordonateur du Secrétariat technique de riposte à la Covid-19 en RD Congo, qui accompagnait le ministre Patrick Muyaya.

Plus de trois cents jours de couvre-feu, la RD Congo aura battu le record mondial des pays qui ont pris la même décision pour éviter la propension de la pandémie. Sur le plan purement économique, cette restriction s’est avéré ce remède plus nocif que le mal qu’il était supposé guérir. A Kinshasa par exemple, le couvre-feu a été un véritable coup dur pour les tenanciers de bars, de terrasses, de discothèques et autres restaurants obligés d’arrêter leurs services avant l’heure H. C’est-à-dire 23 heures.

Parler des terrasses et des bars, on ne peut pas ne pas évoquer surtout toutes les activités connexes exercées tout autour et qui constituent la principale source de revenu de plusieurs familles à Kinshasa. Il s’agit, principalement, de toutes ces ménagères qui, nuitamment, préparent de divers mets qu’elles vendent aux clients des ces bistrots. Que dire des filles de joie pour qui le couvre-feu a été une sorte de « malédiction », dès lors qu’elles ne pouvaient plus offrir leurs services après 23 heures.

Par ailleurs, sur le plan social, la levée du couvre-feu dans la capitale a le mérite de détendre les esprits. Pendant plus d’une année, la population urbaine a vécu dans une sorte de crispation qui augmentait le stress. Quoi qu’ils fassent et où qu’ils soient, les Kinois pourtant habitués à circuler librement ou à rester dans des terrasses, parfois jusque très tard la nuit, s’empressaient de rentrer chez eux, sous peine d’éventuelle interpellation policière assortie d’amendes transactionnelles.

Grevisse KABREL
Forum des as

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