Le gouvernement de la ville de Kinshasa n’a pas levé la mesure de suspension des manifestations publiques. Emmanuel Akweti, ministre provincial de l’intérieur l’a dit ce mardi 3 avril 2018. Il contredit ainsi la ministre des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa qui avait déclaré le 20 mars dernier au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, que la mesure était déjà levée.

Emmanuel Akweti affirme que la mesure prise par les autorités provinciale “n’a jamais été levée” mais les demandes à manifester sont analysées de manière approfondie au cas par cas avec notamment les services de sécurité.

“Le conseil des ministres avait à l’époque apprécié qu’il n’était pas possible qu’on continue à donner aveuglément des autorisations à toute personne qui voulait rassembler des gens sur la voie publique. Parce que les précédentes autorisations avaient occasionné beaucoup de pertes en vies humaines, ce que nous regrettons. Et le conseil a décidé à l’époque de suspendre toute les autorisations. Cette mesure n’est pas encore levée”, a déclaré le ministre provincial de l’intérieur, Emmanuel Akweti.

En marge de la réunion au Conseil des droits de l’homme le 20 mars dernier, la ministre des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa avait bel et bien annoncé la levée de la suspension des manifestations publiques.

“La vie humaine est sacrée et nous veillons chaque jour que tout le monde intègre et respecte ce principe universel. Comme dans tous les pays du monde, en RDC tout n’est pas rose, mais tout n’est pas non plus sombre. Tenons pour exemple, le processus électoral se poursuit en toute transparence. La CENI a encore une fois confirmé la tenue des élections le 23 décembre prochain. La mesure de suspension des manifestations politiques sur la place publique a été levée afin de permettre à tous les partis et regroupements politiques de mieux se préparer aux élections du 23 décembre prochain. Ces dites manifestations doivent se tenir dans le respect de l’ordre public ainsi que les valeurs républicaines comme la tolérance, la coexistence pacifique et la non-violence”, avait-elle affirmé.

Position relayée lors d’une conférence de presse le 23 mars par Abdoul Aziz Thioye, directeur du bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme (BCNUDH). “Je suis en face d’un gouvernement, moi je représente une institution. En tant qu’une institution, quand un gouvernement me dit quelque chose, je ne doute pas (…)”, avait-il indiqué.

Analyse au cas par cas

Depuis quelques semaines, le Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD) organise librement des meetings populaires dans la ville de Kinshasa pour sensibiliser sur les élections prochaines.

Selon le ministre provincial de l’intérieur de Kinshasa, les demandes d’autorisation des manifestations sont “examinées au cas par cas”.

“Toute demande d’autorisation aujourd’hui est sujet d’analyse approfondie et du gouvernement provincial et des services de sécurité qui servent des conseils au gouvernement provincial. Nous étudions la température et le dossier sont examinés au cas par cas”, a-t-il dit.

Les autorités avait décidé d’interdire les manifestations publiques pour contrer les actions initiées notamment par l’opposition afin d’exiger le départ de Joseph Kabila du pouvoir.

Stanys Bujakera Tshiamala

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