Conséquence heureuse du désistement du Burundi, la RDC va bénéficier d’un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en 2024.

L’activisme diplomatique du président de la République, Félix Tshisekedi, est indéniablement payant. Réuni le 17 février pour examiner la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine a pris une série de mesures entérinées par tous les chefs d’Etat. Ils privilégient l’harmonisation des processus de Luanda et de Nairobi.

Lentement mais surement, la RDC engrange des victoires sur le plan diplomatique. La voix du pays de Lumumba, portée actuellement par Félix Tshisekedi, est en train d’être entendue. A preuve, les résultats obtenus lors de ce mini-sommet qui a décidé de décourager la multiplication des initiatives dans le dossier relatif à la tension entre la RDC et le Rwanda.

Les chefs d’Etat présents ont privilégié la reprise et la mise sur pied rapide du plan conjoint pour la résolution de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, résultant de l’harmonisation des processus de Luanda et de Nairobi. Ils ont aussi encouragé les partenaires internationaux à délier le cordon de la bourse pour financer ce cadre.

Ces différents points ont été adoptés à l’issue de l’évaluation du niveau de mise en œuvre des décisions prises lors du mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022, de la réunion de haut niveau tenue le 12 décembre 2022 à Washington ainsi que celle du 13 au 15 décembre 2022 et du 20e sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’EAC tenu le 4 février 2023 à Bujumbura.

Les dirigeants africains engagés dans ce processus ont décidé de mettre en place dans les plus brefs délais un cadre de coordination des mécanismes de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du cessez-le-feu et du désengagement/retrait du M23, sous les bons offices du président du Burundi, Evariste Ndayishimiye.

Ce n’est pas tout. Ils ont également recommandé l’accélération de la mise en œuvre du PDDR-CS et la nécessité de poursuivre le dialogue politique et diplomatique. Le Communiqué «réaffirme que l’Accord-Cadre demeure un instrument viable pour soutenir la RDC et les institutions de la région afin de parvenir à la paix et à la stabilité, appelle à cet égard à sa revitalisation urgente ; souligne que les pays signataires doivent, individuellement et collectivement, redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre les engagements nationaux et régionaux inscrits dans l’Accord-Cadre»

Dans son communiqué, le Conseil de paix et sécurité de l’UA «Exige que tous les groupes armés, en particulier le M23, ainsi que les ADF et les FDLR, cessent immédiatement les hostilités et se retirent sans condition de l’Est de la RDC ; et à cet égard, demande instamment la mise en œuvre rapide des résultats des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que du Communiqué du mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022.»

On croit que cette fois-ci serait la bonne. Ce mini-sommet sur la paix et la sécurité dans la région Est de la RDC a mis autour d’une même table Paul Kagame, Felix Tshisekedi, Samir Suluhu Hassan (Tanzanie), William Ruto (Kenya), Jessica Rose Alupo Epel (Ouganda, vice-présidente), Hussain Abdebagi Atoll (Sud-Soudan, vice-président).

Autre victoire de la diplomatie congolaise, le docteur Jean Kaseya prend la tête du CDC, le Centre africain pour la surveillance et la prévention des maladies. A l’issue d’un vote des chefs d’Etat, le candidat du Président Félix Tshisekedi a été préféré à son concurrent guinéen, renseigne une dépêche de la presse présidentielle.

Celle-ci fait savoir qu’il s’agit de l’épilogue d’une longue bataille diplomatique secrète menée depuis 6 mois par le Président Félix Tshisekedi.

Le Dr Jean Kaseya, 53 ans, a franchi avec succès toutes les étapes d’une sélection professionnelle de 180 candidats au départ puis deux candidatures en phase finale. Le médecin Rd congolais remplace à ce poste un Camerounais, Nkengasong.

Le CDC est la plus grande organisation sanitaire d’Afrique basée à Addis-abeba. Elle a été très active dans la lutte contre la pandémie de covid-19 en Afrique. Avec ce vote, la RDC vient de signer une grande victoire diplomatique en arrachant ce poste.

C’est la plus grande fonction permanente après le passage de Gérard Kamanda comme secrétaire général de la défunte OUA en 1972.

C’est aussi la preuve que la RDC a repris sa place au sein de cette institution dont elle était exclue du droit de vote.

Une place au Conseil de sécurité

Il n’y a pas deux sans trois. La RDC sera membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU en 2024. Après d’âpres négociations samedi 18 février à Addis-Abeba en marge du 36ème sommet des chefs d’État et des gouvernement, la RDC a été désignée comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU en 2024. Le Burundi s’est retiré en faveur de la RDC.

Signalons qu’en 2021, la RDC avait désisté en faveur du Gabon, laissé comme candidat unique de la zone Afrique centrale.

Le Conseil de sécurité se compose de cinq membres permanents (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni) et de dix membres non permanents élus par l’Assemblée générale pour une période de deux ans.

Lors de son investiture, Fatshi avait dit : « Je souhaite impulser une meilleure présence de notre pays dans les instances internationales, à la hauteur de notre vocation naturelle ». On y arrive presque.

Didier KEBONGO
Forum des as

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