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« Qui peut aujourd’hui nous dire qui avait détourné quoi dans le programme d’urgence de 100 jours du Chef de l’État ? Comment savoir qui a pris ces 57 millions de dollars américains ? Que fait la justice de notre République pour nous remettre dans le droit ? », s’interroge, sur TOP CONGO FM, Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile du Congo (NSCC), après acquittement de presque toutes les personnes accusées de détournement de ces fonds publics.

« La justice ne sait pas aller loin. Est-ce que ce sont des accointances politiques ? ».

Pour Jonas Tshiombela, « la justice ne nous rassure pas qu’elle peut suivre la lutte contre l’impunité. Et là, ce n’est pas une bonne indication. La population risque de ne pas bénéficier de ce qui lui a été promis ».

Inquiétudes pour les autres projets

« Nous restons préoccupés. Nous sommes inquiets sur l’avenir de la gouvernance de la République », relève-t-il.

« Avec le projet de 145 territoires, nous risquons de tomber dans le même coup. La justice n’accompagne pas et ne sait pas aller loin. Ça serait une leçon pédagogique à donner à ceux qui gèrent ces différents programmes, pour que ce qui est arrivé au programme d’urgence de 100 jours ne se répète plus ».

Qu’à cela ne tienne, « Vital Kamerhe a été acquitté. C’est une bonne chose, parce que la justice doit être dite ».

Échec de la lutte contre la corruption (ODEP)

« C’est l’échec total du programme de lutte contre la corruption du Chef de l’État », estime l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), première structure à avoir alerté sur les possibles détournements dans ce projet de 100 jours.

Florimon Muteba rappelle que « des lois ont été violées. Ce programme de 100 jours a été mis en place en dehors de la loi des finances. Il a été exécuté en violation de la loi sur la passation de marchés ».

Et de s’interroger : « lorsqu’on parlait de la responsabilité intellectuelle, c’était de la blague ? Comment dire qu’il n’y a aucune preuve, aucun délit ? Notre justice est instrumentalisée d’une manière incroyable ».

Malgré cela, l’ODEP refuse de se décourager parce que « nous décourager, ça sera de la non-assistance en personne en danger ».

Le 23 juin dernier, Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du Chef de l’État, condamné à 20 ans de prison au premier degré, puis 13 ans en appel, a été acquitté à la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, après un renvoi de la Cour de cassation.

Condamné également à 20 ans, son coaccusé, l’homme d’affaires Libanais Sammih Jammal a, lui aussi, été acquitté.

Pour l’instant, aucune personne accusée de détournement des fonds publics dans ce programme d’urgence de 100 jours du Chef de l’État ne se trouve en prison.

Top Congo

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