Les bavures policières enregistrées ces derniers jours étaient au centre du briefing du gouvernement, organisé hier l’endroit habituel à savoir le studio de la Rtnc1.
Placé sous le thème «Evolution de l’état de siège et récents incidents déplorés dans les rangs de la police nationale congolaise», le face-à-face du gouvernement avec la presse a permis d’aborder toutes les questions sensibles de ces derniers temps.
Dans son mot introductif, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya Katembwe a dit que le gouvernement est très préoccupé par les violences constatées ces derniers jours aussi bien à Kinshasa que la province du Nord Kivu où une manifestation violente a provoqué morts d’hommes.
Concernant la mort du jeune Olivier Mpunga, décédé dans les installations de la police, il a réitéré l’appel du gouvernement pour un procès digne afin de permettre la manifestation de la vérité. Le même appel reste valable pour les autres incidents malheureux enregistrés au sein de la police notamment la mort par balle tirée par un élément de la police, en fonction sur un cameraman monteur de la chaîne de télévision AA, les tirs sur le cortège du ministre des Infrastructures et Travaux publics par un élément de la police, ainsi que la brutalité subie par l’ex-gouverneur du Kongo central.
C’est par la situation qui a prévalu hier lundi 20 décembre dans la ville de Goma, avec un bilan lourd de 4 personnes tuées, que tout a commencé. En préliminaire, une vidéo dans laquelle le porte-parole de l’armée nationale dans la province du Nord Kivu, placée sous état de siège, le Général Sylvain Ekenge, dans laquelle il faisait le point de la situation, a été balancée.
L’orateur a dénoncé l’intoxication dont les organisateurs de la «ville morte» qui s’est malheureusement transformée en manifestation violente, se sont servis comme prétexte pour mobiliser la population. Ladite intoxication était la prétendue présence des policiers rwandais que personne n’a vus dans la ville de Goma.
En plus, à la place de la «ville morte» que les mouvements citoyens «Lucha» et «Véranda Mutchanga» prétendaient organiser, on a curieusement assisté à la violence qui a entraîné morts d’hommes.
Face à la situation, Sylvain Ekenge a rappelé que les organisateurs ont violé la loi, oubliant que la province est sous état de siège, un régime d’exception où toutes les manifestations publiques et réunions à même de perturber l’ordre public sont interdites. Conséquence : les organisateurs qui ont délibérément violé la loi devront répondre de leurs actes devant la justice militaire.
Après l’exposé de la situation sur le terrain par le porte-parole des FARDC au Nord Kivu, le commissaire principal Pierrot Mwanamputu, qui est le porte-parole de la Police nationale congolaise, a pris la parole pour condamner fermement la violence qui a entraîné morts d’hommes et communiquer le bilan. Celui-ci est lourd : 4 personnes, dont un policier à son poste dans un sous-commissariat et 3 civils parmi lesquels un bébé, ont été tuées.
Des armes ont été ravies aussi bien auprès des policiers que dans les sous-commissariats de la police par des manifestants. Des actes de pleine violence qui ne doivent pas rester impunis, a-t-il prévenu.
A son tour, le porte-parole des FARDC, le Général Léon Richard Kasonga, a tenu à rappeler les dispositions de l’Ordonnance présidentielle décrétant l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. On peut lire à l’article 4 alinéa 5 que pendant l’état de siège, toutes les réunions et rassemblements à même de perturber l’ordre public sont interdits. D’où les organisateurs se sont exposés à la rigueur de la loi.
Reprenant la parole pour clôturer l’exercice du jour, le ministre Patrick Muyaya a tenu à souligner la nécessité de ne pas globaliser les incidents auxquels on assiste ces derniers temps. Car, parmi les policiers, on trouve beaucoup de professionnels qui font le travail à la satisfaction de tous. Le gouvernement s’impliquera pour que l’ordre soit mis au sein de ce corps de métier.
Dom
Le Phare