« Pendant cette période, le virus ne désarme pas. Ces mesures ne seront donc pas suspendues, elles restent d’application « , tranche Eteni Longondo.

Fini les supputations. Les mesures prises par le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi pour lutter contre la deuxième vague de Covid-19 restent d’application durant les fêtes de Noël et de Nouvel An. Le couvre-feu sera donc maintenu sur Kinshasa et le reste du pays de 21 heures à 5 heures du matin. Confirmation en a été donnée hier mercredi 23 décembre par le ministre de la Santé, Dr Eteni Longondo, lors d’un diner offert à la presse.

Le ministre soutient que le couvre-feu décrété sur toute l’étendue du territoire national a, selon les études scientifiques, démontré sous d’autres cieux son efficacité, en réduisant sensiblement la transmission de cette maladie ainsi que l’hospitalisation des malades.

« La décision prise par le chef de l’État de décréter le couvre-feu sur toute l’étendue de la République s’avère nécessaire pour le bien-être de nous tous. Concernant le couvre-feu instauré par le chef de l’État, les études scientifiques ont démontré sous d’autres cieux qu’il a fait ses preuves d’efficacité en réduisant sensiblement la transmission de cette maladie ainsi que l’hospitalisation des malades », a-t-il indiqué.

Eteni Longondo fait savoir qu' » on ne va pas suivre la France car, nous sommes un pays indépendant. Et, nous pensons que le Virus en question ne désarme pas même pendant les fêtes ». Le ministre Le numéro 1 de la Santé a saisi cette occasion pour exhorter toute la population congolaise à l’observance stricte des mesures prises par le Chef de l’Etat pour lutter efficacement contre la deuxième vague de la pandémie de la Covid19.

Pour faciliter la mobilité des Kinois durant cette période de couvre-feu, le ministre de la Santé a annoncé la mise en circulation à partir de ce jour de près de 200 bus Transco.

C’est depuis le vendredi 18 décembre que la mesure relative au couvre-feu est entrée en vigueur. À Kinshasa, épicentre de la maladie en RDC, plusieurs personnes considèrent cette mesure comme étant « impopulaire » au regard des réalités locales.

REPOUSSER LE COUVRE-FEU APRES 23 HEURES

Dans les rues de Kinshasa, beaucoup de personnes rencontrées demandent de repousser le couvre-feu après 23 heures et que la Police soit le plus large possible envers ceux qui connaissent des retards en cours de route.

Pour nombre de patrons de débit des boissons, contraints de renvoyer leurs clients avant 21 h, ces mesures prises par les autorités sont qualifiées « d’insensées ».

« C’est vraiment insensé. Ce n’est pas la journée que les terrasses fonctionnent », déplorent-ils.

Ils ne sont pas les seuls à se plaindre. Des tenancières de restaurants de fortune dits « Malewa », dont certains fonctionnent presque la nuit, demandent au Président de la République de revoir l’heure qu’il faut pour le couvre-feu.

 » Qu’on repousse le couvre-feu à 23 heures. C’est à 21 heures que nous sommes en train de vendre. 21 H, s’est très compliqué pour moi », explique-t-elle.

Elles plaident pour qu’on ramène cette mesure au de-là de 23H, tout simplement, parce que plusieurs personnes commencent le business à partir de 18 heures.

Ils sont très nombreux les opérateurs économiques touchés par les précédentes mesures et par les mesures actuelles qui vont accentuer les dégâts : les vendeurs dans tous nos marchés, les petits vendeurs ambulants, les petits commerçants à la Gombe, Kasa-Vubu, Ndjili, Lemba, partout, les stations d’essence, les terrasses, bars, boites de nuits, restaurants modernes, les malewas, quado, beaucoup plus ceux qui commencent leurs activités à partir de 15heures ; tous sont touchés durement et sont au bord de la faillite. Leur soutien représente un coût que l’Etat doit assumer.

Dans son communiqué publié mardi 22 décembre, l’Observatoire pour la dépense publique (ODEP) fait remarquer au gouvernement que le couvre-feu, instauré depuis le vendredi 18 décembre, est un confinement partiel de 8 heures par jour qui va causer des nouveaux dégâts sur le tissu économique et social.

Pour cette deuxième vague, estime cette organisation de la Société civile, il faut évaluer et prendre en charge les dégâts économiques que le couvre-feu va causer dans le coût du PMUAIC (Programme multisectoriel d’urgence et d’atténuation des impacts de la covid-19) à court et moyen terme.

Selon l’ODEP, comme à la première vague de covid-19, plusieurs secteurs de la collectivité nationale sont concernés par cette 2e vague : Plan, Santé, Energie, Transport, Economie, Budget, Finances, Sécurité alimentaire, Environnement, Action Humanitaire, Travail et Prévoyance Sociale, Industrie, Commerce, etc. Il appelle donc le gouvernement à surveiller chaque secteur pour consolider la mise en œuvre du PMUAIC.

Lors de la première vague, le confinement total de la Gombe, centre de l’activité économique formelle, informelle et administrative de Kinshasa et du pays, avait secoué négativement le tissu économique, occasionnant un énorme manque à gagner global sur les chiffres d’affaires des très nombreuses entreprises de production, commerces, services, secteurs sociaux, régies financières, entreprises et services publics, et du secteur informel, etc.

A ce jour, aucune instance publique n’a effectué les études nécessaires pour savoir l’impact des effets de la covid-19 sur l’économie du pays. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a mené une enquête en mai dernier pour savoir l’impact de la covid-19 sur les opérateurs économiques membres. Il en résultait que 98% d’entreprises sondées étaient impactées négativement par cette pandémie.

Pour rappel, depuis le 10 mars 2020, le cumul des cas est de 15.495, le cumul de décès est de 370 et 13.447 guéris en date du 20 décembre courant.

Didier KEBONGO et Orly-Darel NGIAMBUKULU
Forum des as

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