Après ses récentes visites à Dar-es-Salaam et Bujumbura, le Président de la République, Félix Tshisekedi, est arrivé ce jeudi 27 juin à Lusaka, capitale de la Zambie, pour une visite officielle de 48 heures. C’est ce qu’a confirmé le service de communication de la présidence. Cette démarche intervient après celle de son homologue zambien, Edgar Lungu, qui avait fait le déplacement de Kinshasa le mois passé afin d’assister aux obsèques d’Etienne Tshisekedi, père de l’actuel Chef de l’Etat. Dans le cadre de sa visite officielle, Félix Tshisekedi a déposé des gerbes de fleurs au site du mémorial présidentiel où reposent pour l’éternité trois anciens Chefs de l’Etat zambiens, Sata, Mwanawassa et Ciluba.
Entretemps, il est attendu le samedi 29 juin à Bunia, dans la province de l’Ituri pour s’enquérir personnellement de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans cette partie du pays, principalement dans les territoires de Djugu et de Mahagi en proie à des violences ethniques. Par ailleurs, le week-end s’annonce mouvementé dans le pays avec des évènements et communications politiques et sportifs d’ampleur nationale.
Félix Tshisekedi est sur tous les fronts, à la recherche de la moindre ouverture diplomatique profitable à la République. Ses déplacements à répétition sont perçus par certains comme des simples et frivoles villégiatures, et par d’autres, comme une toute autre façon de mener la barque de la gouvernance. Entre les signes d’un pouvoir titubant au regard d’une Présidence de la République qui tourne autour d’elle-même et l’illusion soutenue de l’avenir glorieux de la RDC sous l’ère de la toute fraîche saveur de l’alternance pacifique, le citoyen congolais est actuellement habité par l’esprit d’une incertitude orientée. Alors que son premier mandat en tant que chef de l’Etat se dégraine de manière très osée, Tshisekedi fils sème le doute.
Il a déjà passé plus de 5 mois à la tête de la République Démocratique du Congo toujours sans son propre Gouvernement. Une situation qui inquiète plusieurs congolais et freine tant soit peu l’élan évolutif de construction et de gouvernance du pays. Un Premier ministre a été nommé certes, après des longues semaines de tractation, mais il demeure sur le banc de touche pendant que Bruno Tshibala expédie les affaires courantes. Toutefois, ce sera un Gouvernement de coalition où devront s’associer les camps politiques FCC et CACH, dans un esprit d’intérêt général.
Le jour du Seigneur se fait attendre
Selon des sources concordantes, les discussions sont presqu’à terme en vue de la formation du Gouvernement, la clé des répartitions a été conclue et dans les heures qui suivent, sans doute, les noms des proposés tel que convenu seront enfin connus. Et par rapport à cela, la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda avait avancé récemment la date du 30 juin 2019 consacrant la nomination des membres du prochain gouvernement Ilunkamba.
Ce même dimanche 30 juin, jour de célébration de l’accession de la RD. Congo à l’indépendance, la plateforme politique LAMUKA projette une marche pacifique sur l’ensemble du territoire national «pour le respect de la volonté du peuple exprimée le 30 décembre», ont-ils annoncé. Les ténors de Lamuka, hormis Antipas Mbusa Nyamwisi qui vient de jette l’éponge, sont tous désormais en République Démocratique du Congo. Bien qu’évoluant avec des visions pour le moins collectives, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Freddy Matungulu et bien entendu le tonitruant Martin Fayulu, se lancent véritablement dans les actions de terrain sur le territoire rd-congolais.
Le 30 juin, date sacrée pour la RDC, va vibrer non au rythme des bottes militaires résonnant sur le célèbre Boulevard Triomphal, mais aux chants tonnant la «Vérité des urnes» pour les uns, l’opposition républicaine pour les autres, et tant d’autres…
Du côté du Caire où les Léopards de RDC participent, plutôt assistent à la 32ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, c’est la dernière carte qui sera jouée toujours ce dimanche, après deux échecs sensationnels. C’est un drôle de dimanche, visiblement.
Quand la Présidence consomme…
Au pays, puisqu’il faut en parler, la Présidence de la République, apprend-on, a consommé la quasi-totalité de son budget pour 2019 en seulement cinq mois. Selon le « rapport des états de suivi budgétaire » du ministère du Budget, la présidence a déboursé près de 132 milliards de Francs congolais (75,55 millions de dollars) sur les 134 milliards dont elle dispose pour l’année 2019 (le budget 2019 de la RDC est de 5,497 milliards de dollars). Au 31 mai 2019, la présidence a en effet déjà consommé près de 98% du budget qui lui était alloué par le Parlement pour l’ensemble de l’année 2019.
Un certain 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi promettait, comme il en a pris la coutume, qu’en tant que garant de l’exemplarité, le gouvernement adoptera une politique de stabilité macroéconomique s’appuyant sur une gestion rigoureuse de la dépense publique, assortie d’une politique budgétaire prudente. Un engagement mis en doute quelques mois plus tard.
Les sanctions répétées
Dans un autre registre, le Conseil de sécurité de l’ONU va prolonger les sanctions à l’encontre de la République Démocratique du Congo jusqu’au 1er juillet 2020. Cette résolution 2478 a été adoptée le mercredi dernier à l’unanimité par les 15 membres du conseil. Les résolutions du Conseil de sécurité imposent en outre un embargo sur les armes aux groupes armés en RDC, une interdiction de voyager aux personnes et un gel des avoirs aux personnes et entités désignées par le Comité des sanctions.
«Depuis l’élection présidentielle congolaise du 30 décembre 2018, de plus en plus de groupes armés semblent prêts à se rendre. De nombreux groupes armés d’origine locale ou étrangère continuent de menacer gravement la sécurité du pays», tranche le conseil qui précise que la collaboration entre groupes armés locaux et étrangers sur le territoire congolais aggrave la situation, en particulier dans la province du Sud-Kivu.
La Prospérité