Cadré du PPRD de Joseph Kabila, Papy Tamba estime que la diplomatie du Chef de l’État est peu agissante par rapport à son prédécesseur.

Zéro pointé, c’est la note que l’on peut attribuer à une diplomatie qui manque de repères et dont le résultat est quasi-nul. Trop de boucans et d’effets d’annonce, mais rien d’intéressant qui aide notre pays dans le concert des nations.

Première erreur : la diplomatie a cessé d’être un cadre de collaboration entre le président de la république et le gouvernement.

La pratique de notre diplomatie viole la constitution depuis janvier 2019. La concentration de tous les pouvoirs liés à ce domaine entre les mains du président de la république établi un SEUL responsable de sa défaillance. Le débat politique en 2023 est très attendu….

Des nombreux voyages du Chef de l’État à l’étranger n’ont rien apporté aux congolais

Il est tout de même écoeurant d’observer qu’à mi-mandat, le président de la république a voyagé plus à l’étranger qu’à l’intérieur de son propre pays. De mémoire, nous avons dénombré moins de 20 voyages du chef de l’État dans nos provinces et pour un canevas pas aussi lisible, contre 103 voyages à l’étranger selon les internautes et L’ODEP citée par plusieurs internautes aussi. Le débat politique en 2023 sera très animé…

Pouvoir héritier, tous les postes sur le plan international sont hérités

La présidence de l’union africaine que nous devons même rendre dans 3 mois est héritée. La présidence de la SADC en 2022 est aussi héritée. En revanche, nous avons échoué dans tout ce que nous avons cherché : membre permanent au conseil de sécurité, secrétariat exécutif de la SADC… C’est vraiment dommage. 2023 nous réserve de la matière.

Une diplomatie en quête des investisseurs contre une politique sur le plan interne qui décourage l’investissement

Incompréhension totale. La RDC est parmi les plus grands pourvoyeurs des matières premières au monde. Alors que l’univers fait un grand retour vers le capitalisme industriel, le pays qui devrait attirer les investisseurs devient le plus grand demandeur de ces investisseurs. Mais avec quelle politique ?

Aucun investisseur sérieux n’amène ses capitaux dans un pays où la justice est instrumentalisée, où l’administration est bousculée, où le clientélisme, le tribalisme , l’absence de cohésion nationale et où les errements répétés dans la chaîne des décisions politiques n’assurent pas l’avenir du pays. Quand vous avez un gouverneur qui interdit les manifestations politiques dans une partie de la ville de Kinshasa et que moins de 5 jours après cette interdiction, le président de l’assemblée nationale organise sa manifestation POLITIQUE 10 000 francs congolais dans la zone interdite, cela crée des frustrations légitimes qui ne peuvent favoriser la cohésion nationale, ce qui paraît un frein au développement. Nous en reparlerons en 2023.

Tout compte fait, l’entrée prématurée en campagne présidentielle en mi-mandat du camp présidentiel ne peut NULLEMENT être perçue par les investisseurs comme une chance au développement. En revanche, c’est un aveu d’échec du pouvoir en place qui doit les inquiéter, plus qu’autre chose.

À toutes fins utiles, relevons le fait que de coutume, un président en exercice est le dernier à entrer en campagne. Avec l’instabilité de nos institutions et le balbutiement du pouvoir, les investisseurs ne viendront pas pour les aider à faire leurs bagages. Tout sera à refaire après le 23 janvier 2024 qui marquera leur départ.

Depuis le paradis, je vous souhaite un très bon début de semaine.

Tribune de Papy Tamba
24h

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