Un étudiant en cinéma de l’université de Kinshasa a été tué et une autre blessée ce week-end par un policier d’un sous-commissariat de quartier. La police reconnaît une bavure, mais assure dans un communiqué que c’est par erreur qu’un tir de sommation a atteint les victimes. Le secrétaire général académique de l’université de Kinshasa a appelé les étudiants au calme, tout en exigeant que justice soit faite.

Un groupe d’une quinzaine d’étudiants était parti samedi tourner un film dans un quartier périphérique, une fiction en costumes, à réaliser dans le cadre de leurs études. Un assistant de l’université était d’ailleurs présent pour les encadrer.

À peine arrivés et installés, un policier s’est présenté pour leur réclamer de l’argent. Une demande qu’il répètera tout au long du tournage. À la fin, il revient même avec son chef et un collègue, et ils réclament une nouvelle fois de l’argent. L’assistant refuse et les policiers l’arrêtent. Les étudiants décident de les suivre. C’est là que les versions divergent.

La police affirme que les étudiants se sont montrés violents avant les coups de feu, obligeant l’un des agents à sortir son arme et à faire des tirs de sommations. Alors que du côté des étudiants, on assure que les policiers ont d’abord malmené l’assistant, puis qu’Honoré Shama Kwete, l’étudiant abattu, a tenté de s’interposer et a mis en cause leur comportement.

Le tireur en fuite

Autre point de divergence : la police assure qu’Honoré Shama Kwete a été tué par un agent pas assez formé qui tentait de faire des tirs de sommation. Cette version hérisse les étudiants qui assurent que plusieurs coups de feu ont été tirés. Le premier était bien en l’air, mais sur ordre du sous-commissaire, un policier aurait tiré deux fois sur Honoré Shama Kwete, dont une fois alors qu’il était à terre.

Les jours de la deuxième victime ne sont pas en danger. Elle a été amenée à l’hôpital et soignée. Deux policiers, dont le sous-commissaire, ont été arrêtés et devaient être traduits ce lundi 26 juillet devant l’auditorat militaire, promet le numéro un de la Police nationale congolaise (PNC). Le troisième, le tireur, est lui en fuite. Le sous-commissariat auquel appartiennent les agents incriminés a été incendié après l’assassinat.

RFI

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