Les étudiants de l’Unikin, expulsés la semaine dernière de leur université à la suite de manifestations violentes, espéraient le salut du président Félix Tshisekedi. En vain puisque la rencontre entre le chef de l’Etat et une délégation étudiante, samedi dernier, s’est soldée par un statu quo, voire même pire.

Selon le président du comité estudiantin de l’Unikin, Arsène Mulumba, interrogé par nos confrères d’Actualités.cd, la hausse des frais académiques reste inchangée, bien que l’entourage du Président eut laissé entendre, la semaine dernière, qu’on allait organiser des discussions en vue de « trouver une solution ». En outre, les activités académiques, suspendues le 7 janvier, ne reprendront qu’après identification des vrais étudiants (de nombreuses autres personnes se logeaient sur le campus jusqu’ici), ce qui, connaissant la manière dont les choses se passent au Congo, prendra certainement du temps.

Plus consternant encore pour les étudiants: Félix Tshisekedi s’est prononcé pour le lancement de travaux de réhabilitation des homes de l’Unikin dans les prochains jours, ce qui retardera d’autant le relogement des milliers d’étudiants jetés à la rue la semaine dernière.

Des milliers de sans-abri sous la pluie

Une grande partie de ces étudiants n’ont pas de famille à Kinshasa et sont donc sans abri, alors que des pluies torrentielles tombent sur la capitale congolaise. Le ministre ayant en charge les Affaires humanitaires, Steve Mbikayi (qui avait occupé sans gloire le poste de ministre de l’Enseignement supérieur dans le gouvernement Badibanga), a été chargé de trouver une solution mais on peut craindre que, comme d’habitude, les sinistrés doivent trouver seuls la voie de leur survie, au bon cœur de la population kinoise. Actualités.cd ne cache pas que de nombreuses étudiantes redoutent d’être victimes de viol.

Dans le sillage de la manifestation étudiante du 6 janvier, des violences avaient eu lieu les 6 et 7 janvier, dont une partie au moins est attribuée à des voyous. Un policier avait été lynché à mort le 7 par des personnes non identifiées, tandis que, sur les deux jours, deux policiers et une demi-douzaine d’étudiants avaient été blessés, certains par balles. La police a arrêté onze personnes, dont cinq seulement étaient des étudiants.

Marie-France Cros
La libre Afrique

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