C’est dans l’émoi, les larmes, et finalement, la résignation, que Sarah Fani Da Cruz a été enterrée mercredi à la nécropole entre ciel et terre, à Kinshasa. À seulement 39 ans, la jeune journaliste s’est éteinte brusquement de suite d’une maladie. Elle laisse, orpheline, une angélique fille d’à peine un an, une famille inconsolable, et un immense vide dans l’espace médiatique.

Car pour ceux qui l’ont connue, comme l’auteur de ces lignes, Sarah et la télévision, c’était un autre monde. Elle était une étoile pour son public. Un sourire, infini, pour les 30 minutes de la grande édition du soir, pleine de bonheur. Un régal.

En effet, avec Sarah, les mauvaises nouvelles, comme il y en a tous les jours dans les journaux télévisés, devenaient agréables à regarder. Elle savait transformer une douleur en espoir. Même si la fragilité de l’être humain, qui n’épargne personne, finissait par l’emporter elle aussi après ce temps d’antenne empreint d’humanisme.

Ce jour-là, Sarah sort du plateau, visiblement, très affectée. Il fallait la connaitre pour deviner la cause de sa mine triste. Elle vient, en fait, de passer une demi-heure d’antenne difficile à supporter. Entre les femmes violées dans l’est du pays, des nouveaux massacres à Beni et les catastrophes naturelles à Kinshasa, elle n’avait dans ses mains que ses chapeaux, son arme à elle, pour raconter au monde le dur quotidien de ses concitoyens.

Le savoir-vivre, la compassion, la générosité… Comment définir une jeune femme qui a su mettre tout le monde d’accord. Ses proches, ses amis, son public. Pour eux, tous, la petite étoile s’est éteinte à jamais du petit écran. Mais son sourire reste à jamais allumé.

Yvon Muya
Cas-info

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