Les bulldozers de l’Hôtel de Ville de Kinshasa sont entrés en action, hier lundi 13 février, dans la commune de Lemba. De l’échangeur de Limete jusqu’à l’entrée de Sous-région, puis sur les avenues By Pass et Aruwimi jusqu’à hauteur de super Lemba, les emprises publiques ont été dégagées, les kiosques et terrasses de fortune enlevés ainsi que les garages pirates. Des lieux emblématiques de cette commune sont tombés sous les grosses pelles des engins de la ville. Le Shop Vodacom, situé derrière la station d’essence au rond-point super Lemba, les bars et terrasses de forte affluence (Tchetche, Serge Bangala…) l’espace pour nettoyer les véhicules,UCOLOC n’ont pas résisté à l’opération coup de poing.

Dura lex sed lex (la loi est dure mais c’est la loi) dit-on. La journée de ce lundi a connu une ambiance particulière pour les habitants de Lemba. Ils ont été le témoin de cette opération initié par le gouverneur de la ville de Kinshasa et dont l’objectif est d’assainir la capitale rd congolaise. Les bulldozers ont tout démoli sur leur passage. Toutes constructions, quelqu’elles soient, érigées sur l’emprise publique ont été détruites. La célèbre terrasse Tchetche, à un jet de pierre du rond-point super Lemba s’est effondrée devant de nombreux badauds.

De l’autre côté de l’avenue, le shop Vodacom et quelques maisons commerciales environnantes ont subi le même sort. Un employé d’un cybercafé, qui compte parmi les établissements détruits dit être surpris par cette démolition. «Nous sommes sortis dans la précipitation. Nous ne savions pas que nous étions aussi concernés par cette opération. On pensait que cela concernait juste les kiosques et autres construction de fortune. Nous étions étonnés lorsqu’on a demandé de faire sortir nos matériels», explique le jeune homme, le regard perdu.

Aucune terrasse, aucun bar situé aux abords des avenues Aruwimi et Lubudi n’a été épargné. Les clameurs des badauds accompagnaient chaque coup de pelle des bulldozers de l’hôtel de ville. L’espace Ucoloc, où l’on nettoie les véhicules a aussi été démoli et dans cet élan la cabine basse tension de la Société national d’électricité (SNEL) juste à côté a subi quelques dégâts.

Des AVIS PARTAGES AU SEIN DE LA POPULATION

Du côté de la population, les avis sont partagés. Pour certains, l’opération vaut son pesant d’or et pour d’autres la méthode appliquée n’est pas la bonne. «Les bars et terrasses nous envahissent de toute part. On ne sait même plus où poser le pied, les trottoirs sont pleins. Sans parler des nuisances sonores. A présent les espaces sont dégagés, nous circulons librement. En certains endroits nous étions obligés de circuler sur la chaussée tellement les trottoirs sont envahis», témoigne Viviane, habitante des environs.

Autre son de cloche, pour Sylvestre, tenancier d’une terrasse, la pilule est dure à avaler. «C’est notre seul moyen de vivre, avec cette démolition nous sommes au chômage. Nous n’avons plus de ressource d’autant plus que nous payons des taxes au niveau de la commune et ces espaces nous ont été octroyés par l’Etat en bonne et due forme». Certains estiment que cette opération quoique régulière est un coup dur pour le social de beaucoup de familles kinoises.

Le gouverneur Gentiny Ngobila a lui-même supervisé les opérations. Il était accompagné de son adjoint Gérard Mulumba dit « Gecoco » et de la Commissaire générale en charge de l’Environnement, Laetitia Bena Kabamba. Il en a profité pour sensibiliser les Kinois au sens de cette opération qui consiste à dégager les artères principales en vue de faciliter la circulation et d’offrir à la population un environnement sain. D’ailleurs, l’opération coup de poing va s’étendre dans toutes les communes de la capitale.

Fyfy Solange TANGAMU
Forum des as

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