Le premier ministre a rencontré, samedi et dimanche tard dans la nuit, le président de la République, à la Cité de l’Union Africaine, afin de procéder aux derniers arbitrages avant la sortie  »imminente » du gouvernement, selon des sources à 7SUR7.CD.

Ces deux rencontres vespérales entre le premier ministre Sama et le président Tshisekedi ont été rendues nécessaires par les tiraillements au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et par les tensions au sein de l’Union sacrée de la nation (USN), nées des immixions de Jean Marc Kabund, d’après nos sources.

À la veille de la sortie du gouvernement, des hauts cadres du parti présidentiel se livrent à une guerre sans merci pour se maintenir ou promouvoir leurs poulains au gouvernement. Pas moins de 72 candidatures pour 8 postes ministériels, d’après le secrétaire général Augustin Kabuya. Ce trop-plein est un véritable casse-tête pour former le gouvernement. La guéguerre que se livre les leaders de l’UDPS risque d’être fatale notamment au vice-premier ministre et ministre de l’intérieur (Gilbert Kankonde), à la ministre de l’économie (Acacia Badumbola) et au ministre de la santé (Eteni Longondo). Kankonde, en froid avec Augustin Kabuya, n’a pas encore dit son dernier mot. Il veut rester coûte que coûte au gouvernement.

À l’USN (la majorité présidentielle), c’est pas non plus la sérénité. Là-bas, le malaise a été provoqué par l’immixtion de Jean Marc Kabund dans la confection des listes des ministrables des regroupements et partis membres de l’USN.
Certains regroupements politiques ont très mal pris cette ingérence du président a.i. de l’UDPS, autoproclamé  »garant des députés FCC ».

D’après plusieurs sources, Jean-Marc Kabund s’est octroyé un droit de véto sur les listes de ministres déposées par les partis et regroupements de l’USN.

Cette immixtion a, d’après nos sources, gêné aux entournures le premier ministre Sama dans la composition de son équipe gouvernementale, qui devrait compter 44 membres.

Finalement, pour ramener de la sérénité, c’est le chef de l’État et son premier ministre qui ont procédé aux arbitrages. Leur travail a été précédé par une note technique des services de renseignement sur la moralité des personnalités proposées au gouvernement.

Le gouvernement est attendu, selon plusieurs sources, pour ce mardi. Au plus tard le week-end, d’après d’autres sources.
En tous les cas, il y a urgence. Car cela va faire 4 mois que le conseil des ministres, instance de décision, n’a pas été convoqué.

Le président et son premier ministre devraient aller vite car la session parlementaire s’ouvre ce lundi 15 mars 2021. Et l’une de ses priorités sera d’investir le nouveau gouvernement.

Investi en janvier 2019, Félix Tshisekedi avait mis 9 mois pour former le gouvernement Ilunkamba.
Cette fois-ci, après la reconfiguration de la majorité parlementaire en sa faveur, beaucoup d’analystes ne comprennent pas pourquoi mettre sur pied un gouvernement devrait prendre autant de temps.

D’autant plus, estiment-ils, qu’un travail préalable avait été fait par l’informateur Bahati Lukwebo. Bien avant, le chef de l’Etat avait déjà lui-même balisé le terrain politique par les consultations qu’il avait initiées l’année passée.

Le premier ministre Ilunga a déposé sa démission depuis le 28 janvier 2021.

Zabulon Kafubu
7sur7

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