»Toutes les mauvaises pratiques, tout ce que nous avons combattu pendant le régime Kabila a refait surface », constate Delly Sesanga, député national et leader du parti Envol, qui a décidé de quitter l’Union sacrée de Félix Tshisekedi, actuel Chef de l’État.

« Nous avons créé l’Union sacrée en réaction à la mauvaise gouvernance passée », rappelle, invité du Magazine Le Débat, sur TOP CONGO FM, l’élu de Luiza.

« Je suis parmi les députés qui ont lutté pour la mise en place de la loi sur l’Opposition et nous avons beaucoup lutté pour qu’il y ait évidemment débat au sein de l’Assemblée nationale. Mais aujourd’hui, l’habitude des motions incidentelles que nous avions dénoncées à l’Assemblée nationale réapparaît avec force ».

Il estime que « cela s’est passé avec le dossier RAM où il y avait une motion de défiance, mais qui a été défenestrée par une motion incidentielle ».

Gangstérisme parlementaire

Delly Sesanga note également que  »quand on a discuté sur la loi organique de la CENI, on fait des amendements mais le président du bureau de l’Assemblée nationale a créé un scandale. Conformément à notre règlement intérieur, quand le rapport vient de la commission, le député peut faire un amendement d’ajout ou de suppression. Et non le contraire. On ne dit pas que quand c’est adopté par la commission PAJ, on ne peut plus faire des amendements. C’est la violation du droit d’initiatives des parlementaires ».

Parlant toujours de cette loi sur la CENI qu’il conteste, Delly Sesanga estime que « dans un pays véritablement indépendant où la justice est totalement indépendante, une telle loi devrait être déboutée par la Cour constitutionnelle, la declarant non conforme parce qu’elle viole le droit d’initiative des parlementaires . C’est justement ce gangstérisme parlementaire que nous avons combattu surtout avec Mabunda ».

Delly Sesanga reste convaincu qu »‘il y a des conseillers flatteurs qui proposent au président de la République de renouer avec les pratiques de la deuxième République », allusion faite à l’appel à la mobilisation générale, notamment des députés nationaux pour aller accueillir, dès 6 heures, le Chef de l’État qui revient de du G20 et de la COP26.

« Ça ne se fait pas dans une démocratie », tranche-t-il.

Dénonçant l’absence des débats au sein de l’Union sacrée, Delly Sesanga constate que sur la question de l’état de siège, par exemple, « on ne laisse pas d’espace pour que le Parlement, en tant qu’institution, s’assume. Le problème de la gratuité de l’enseignement, les accords sur l’Est du pays signés avec nos voisins du Rwanda et de l’Ouganda qui devraient normalement faire objet des débats au sein de l’Assemblée nationale ».

Aucun changement

« J’ai soumis des propositions au sein de l’Union sacrée afin de trouver des solutions à tous ces problèmes, mais dans l’attitude rien ne change, on va droit au mur ».

Au sujet des députés d’Envol qui ont décidé de rester dans l’Union sacrée, leur leader reconnaît qu' »il y a un arrêt de la Cour constitutionnelle qui dit qu’au nom du mandat non impératif, les députés peuvent appartenir à des groupes qui ne sont pas ceux de leurs familles politiques. Cela veut dire qu’ils doivent s’assumer ».

Delly Sesanga rassure que « je ne suis pas dirigeant de la conscience des députés. Je suis dirigeant d’un parti politique et le parti va se prononcer à travers ses organes. Si les députés décident de rester à l’Union sacrée, les structures du parti vont siéger pour statuer sur cette question ».

Dieumerci Lusakumunu
Top Congo

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