»On ne parlera plus des détournements de millions de dollars. C’est fini, parce que nous sommes là. Nous surveillons les dépenses de l’État tous les jours », rassure le chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF), au cours de la 7ème édition du forum Makutano.

 »On a laissé les gens gérer sans contrôle. Aujourd’hui, si on parle encore de détournements, c’est parce qu’ill y a 4 ou 5 ans justement il n’y avait pas eu de contrôle ».

Jules Alingete rappelle que  »l’objectif poursuivi par l’Inspection générale des finances n’est pas de faire arrêter les gestionnaires publics. L’objectif poursuivi, c’est de ramener le pays sur la voie de la bonne gouvernance souhaitée par le président de la République ».

Et d’insister : « l’objectif est la préservation des finances publiques. C’est pourquoi nous privilégions maintenant le contrôle appelé encadrement des finances publiques qui est un contrôle qui vise à empêcher de manière anticipée les actes de détournement des deniers publics ».

Parcours du combattant

« C’est un parcours de combattant de contrôler à priori, d’avoir des conclusions et d’amener les gestionnaires à la justice. La justice a aussi sa procédure. Quand nous terminons le travail, nous transmettons le dossier au Parquet. Ce dernier doit endosser le travail. Pour que le Parquet endosse le travail que nous faisons, il faut qu’il en soit convaincu. Or nous avons généralement des problèmes avec le parquet », explique Jules Alingete

« Nous sommes à vocation financière. Mais, on ne trouve pas nécessairement des magistrats à vocation financière au Parquet. Donc nous devons prendre suffisamment de temps pour travailler avec les magistrats afin qu’ils endossent le travail de l’IGF. Lorsque cela est fait , le magistrat devra continuer l’instruction du dossier en multipliant les investigations avant d’aller devant les juges. Tout ça prend du temps ».

Le chef de service de l’IG pense « qu’il est plus important de préserver les finances publiques en empêchant les actes de corruption et de détournements que d’être dans le contrôle à posteriori qui nous ramène toujours dans des procédures qui sont parfois longues ».

Aucune cogestion avec les entreprises

Alors que plusieurs mandataires dénoncent une forme d’immiscion de l’IGF dans la gestion des entreprises publiques, en évoquant notamment une certaine  »cogestion », Jules Alingete tranche : « il n’y a pas de cogestion possible. Partout ailleurs, le rôle de l’Inspection générale des finances est prioritairement de faire un contrôle à priori ou un contrôle concomitant. À la naissance du corps des inspecteurs des finances dans notre pays, on faisait essentiellement un contrôle à priori ».

Il insiste sur le fait que  »ce n’est pas du tout une participation à la gestion. Nous faisons notre travail de Visa préalable. Nous le faisons au respect des lois et règlements en matière des finances publiques. C’est tout simplement un mode de contrôle existant qui vient d’être activé maintenant et qui gêne les gestionnaires publics. Ils doivent s’habituer au contrôle ».

Encore plus d’énergie

« La justice est en train de faire son travail. Nous ne pouvons pas commenter les décisions de justice. Les arrêts et les jugements s’imposent à tous. Loin de nous décourager, tout ce qui se passe nous donne encore de l’énergie pour renforcer le contrôle concomitant ».

Mais il reste convaincu que « même les personnes qui sont libérées, si demain on les remet dans la gestion publique, elles vont se comporter autrement et nous ne leur donnerons plus l’occasion de faire ce qu’elles avaient fait. Le gendarme doit faire peur. Nous devons faire peur ».

Dieumerci Lusakumunu
Top Congo

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