C’est difficilement compréhensible, ce qui se passe à ce jour dans les huit confessions religieuses, entres autres les catholiques (CENCO), les protestants (ECC), les musulmans (COMICO), l’Eglise orthodoxe, les kimbanguistes, le comité des Eglises du réveil etc. qui ont ouvert la boite de Pandore en ouvrant les candidatures pour le poste du Président de la CENI. Avant les réformes électorales, comme elles l’avaient toutes promis, la main sur le cœur aux Congolais. C’était après leur division consécutive à la désignation de Ronsard Malonda où elles se regardaient en chiens de faïence.

Après plusieurs morts suite à des marches de colère de la population de la capitale et de l’arrière-pays contre la désignation qualifiée de cavalière de Ronsard Malonda comme Président de la CENI par le Bureau-Mabunda de l’Assemblée nationale, puis recalée par le chef de l’Etat lui-même qui n’a pas signé l’Ordonnance d’investiture, c’est sous profil bas que les quatre confessions religieuses au-devant desquelles les catholiques, donc la CENCO, l’ECC, la COMICO, les orthodoxes ont juré sur le sang des Congolais qu’ils veilleraient au grain pour que jamais la mise en place du Bureau de la CENI ne vienne avant les réformes électorales qui sont, disaient-ils, impérieuses.

Aujourd’hui les huit confessions religieuses parmi lesquels les Pères-Evêques de la CENCO font exactement le contraire. Ils sont en train de faire le recrutement des candidats-Président de la CENI. Avec quelle loi ? Celle-là même qui ne garantit pas l’indépendance de cette centrale électorale face aux forces politiques et qui, en plus, a conduit aux élections chaotiques des cycles électoraux de 2006, 2011 et 2018. Le denier cas en date est celui de Martin Fayulu Madidi de LAMUKA qui continue jusqu’à ce jour à se considérer comme le seul Président de la République élu et légitime.

Est-ce à ce scénario apocalyptique déjà expérimenté en 2011 avec Etienne Tshisekedi Wa Mulumba de l’UDPS qui s’était autoproclamé Président de la République « élu, légal et légitime » jusqu’à sa mort, que les huit confessions religieuses veulent conduire le pays en plaçant la charrue avant les bœufs. Ils disent que la constitution du Bureau de la CENI aujourd’hui est dictée par leur détermination à éviter tout glissement de la mandature et qu’elle peut se faire simultanément avec la révision de la loi sur la CENI.

Mais cet argument, comme on va le démontrer est très peu convaincant. Il y a une dichotomie mais que les huit confessions religieuses ne notent pas. C’est celle qui établit que la désignation du seul Président de la Centrale électorale en cours se fait sur base de l’actuelle loi sur la CENI alors que pour les autres membres se seraient par rapport à une autre loi issue de la réforme.

Comment peut-on avoir dans un Bureau d’une Institution de l’Etat des membres désignés conformément à deux lois? Non les huit confessions religieuses doivent courageusement changer le fusil d’épaule. Arrêter immédiatement ce que d’aucuns considèrent comme l’anarchie à laquelle elles sont en train de se livrer avec leur appel à candidature uniquement pour le poste de Président de la CENI et, en conséquence attendre la nouvelle loi sur la CENI que le Parlement peut adopter en mode d’urgence.

On peut rappeler qu’il y a trois propositions de loi sur la CENI, la première qui est celle du député Christophe Lutundula Apala Pene Apala, la deuxième de Martin Fayulu Madidi de LAMUKA et la troisième du G13. Les huit confessions religieuses qui sont impliquées dans la désignation des membres du Bureau de la CENI devraient se donner la peine de lire ces deux propositions de loi. Si elles les avaient lues, elles se rendraient compte que celle de Martin Fayulu Madidi de LAMUKA est des plus intéressantes de toutes. En ce qu’elle dépolitise totalement la CENI qui sera contrôlée par la seule Société civile.

En ce qui concerne le Président, il est désigné par les huit confessions religieuses dont chacune exerce le leadership pour trois mois seulement. Les autres fonctions sont attribuées à la Société civile selon leur domaine d’activité. Ici, pas de place aux acteurs politiques qui viennent remettre en cause la neutralité de la CENI tandis que la proposition de loi de Lutundula Apala Pene Apala laisse au Bureau de la CENI les représentants des partis politiques.

Comme on le voit, il y a lieu de mettre les deux propositions de loi sur la table pour ne privilégier que les dispositions qui assurent l’indépendance de la centrale électorale.

KANDOLO M.
Forum des as

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