Selon le VPM des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, la présence du monarque va davantage contribuer au nouveau souffle donné au partenariat depuis l’arrivée au pouvoir du Président Félix Tshisekedi en 2019.
Le Roi des Belges Philippe entame ce mardi 7 juin sa première visite officielle en République démocratique du Congo, presque dix ans après son intronisation en 2013. En prélude de ce grand événement, un spécial briefing presse sur les enjeux et perspectives des relations entre Kinshasa et Bruxelles a été organisé hier lundi 6 juin conjointement par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya et le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
Kinshasa, par la voix du Porte-parole du Gouvernement invite la population congolaise à réserver au Roi des Belges Philippe dont le séjour est prévu du 7 au 13 juin courant, un accueil chaleureux, à la hauteur du personnage.
Douze ans après la dernière visite d’un souverain belge (Albert II en 2010), celle-ci, souligne Lutundula, vise aussi à marquer le réchauffement d’une relation qui fut pénible pendant la fin de la présidence de Joseph Kabila, 2001-2018. Cette visite, affirme le VPM Lutundula, va raffermir les relations bilatérales entre Kinshasa et Bruxelles, autrefois au bord de la rupture. La présence du Roi Philippe marque un point de plus dans la stratégie diplomatique entamée par le président Félix Tshisekedi.
Le monarque sera accompagné de la Reine Mathilde et du Premier ministre Alexander De Croo.
« La visite de sa Majesté le Roi Philippe et de son épouse, est un évènement de haute portée diplomatique et politique. En effet, depuis 2015, la RDC, notre pays, ne vivait plus en harmonie avec certains de ses partenaires traditionnels dont la Belgique. Comme vous l’avez dit, nous étions au bord de la rupture pour ne pas dire que nous étions dans une rupture qui ne disait pas son nom… C’est très important sur le plan des relations bilatérales, sur le plan des relations multilatérales en particulier avec l’Union européenne« , a fait savoir le VPM Christophe Lutundula.
Ce n’est pas tout. Le Vice-Premier ministre, Ministre des Affaires étrangères, a démontré que cette visite royale s’avère une volonté de relancer un certain nombre de projets, un partenariat gagnant-gagnant et une coopération en matière de défense.
Le Roi Philippe et la Reine Mathilde auront au fil de leur séjour un aperçu des secteurs où s’exerce l’aide au développement de la RDC, dont la Belgique est un partenaire clé, quatrième bailleur de fonds de la RDC après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
A son tour, le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a salué des relations raffermies entre la RDC et la Belgique à la veille de la visite du Roi Philippe.
Le Porte-parole du Gouvernement a indiqué que le monarque, tout en réchauffant le partenariat avec le président Tshisekedi, devrait poursuivre le travail de mémoire sur la période coloniale.
En 2020, il avait regretté les « actes de violence et de cruauté » commis à l’époque où son ancêtre Léopold II avait fait du Congo sa propriété personnelle (1885-1908), avant le demi-siècle de présence de l’État belge.
Le ministre Muyaya a rappelé une lettre du Roi Philippe au Président Félix Tshisekedi dans laquelle le souverain belge avait aussi exprimé ses « plus profonds regrets » pour les « blessures » de la colonisation.
« Avec la Belgique, il sera aussi question de mémoire de réconciliation… Une visite du Roi qui marque un point de plus dans la stratégie diplomatique de Félix Tshisekedi que porte Christophe Lutundula« , a déclaré Patrick Muyaya.
Une visite de 6 jours qui verra le Roi Philippe se rendre également à Lubumbashi et à Bukavu.
Initialement prévue en juin 2020 pour le 60ème anniversaire de l’indépendance de la RD Congo, la visite a été reportée trois fois en raison de la pandémie de coronavirus puis de la guerre en Ukraine.
Elle intervient dans un contexte de regain de violences dans le Nord-Kivu, où le Rwanda soutien le M23 à agresser la RDC. La Belgique avait appelé à un arrêt « immédiat » des combats, qui provoquent l’exode de milliers de civils.
La partie Est de la RDC est secouée par des massacres et violences depuis près de 30 ans, à la suite du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, dont certains auteurs ont fui vers la RDC.
Didier KEBONGO
Forum des as